La population tabagique semble a priori constituer une cible idéale pour un éventuel dépistage, car facilement identifiable. Une grande étude américaine, l’étude NLST (National Lung Screening Trial), dont les résultats ont été publiés en 2011 [9] a démontré chez 53 000 fumeurs ou anciens fumeurs âgés de 55 à 75 ans et ayant fumé plus de 30 paquets-année, prêts à s’engager dans une démarche de sevrage tabagique — que le dépistage par scanner faiblement dosé réduisait de 20 % la mortalité par cancer du poumon des personnes dépistées et de 6,7 % la mortalité générale. Cette étude est la seule disponible actuellement qui soit dotée d’une puissance statistique suffisante pour confirmer ou infirmer l’impact du dépistage sur la mortalité par cancer du poumon. De ce fait, toutes les Sociétés savantes nord-américaines ont recommandé ce dépistage avec des règles précises et pour les populations qui ont les mêmes caractéristiques que celles de la population incluse dans l’essai NLST. Ce dépistage est maintenant remboursé aux USA [16]. À noter que dans cette étude NLST, le risque de CBP était de 1,8 à 3,7 % dans la population éligible au dépistage [9].
Les experts français du Groupe d'Oncologie de Langue Française et de l’Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique sont très en faveur d’un tel dépistage [13, 15]. Néanmoins, la Haute Autorité de Santé a considéré [1, 2] que les conditions pour un tel dépistage n’étaient pas réunies en 2016. Les experts sollicités ont considéré que la population cible n’était pas assez bien définie, que l’adhésion des personnes dépistées risquait de ne pas être bonne, et qu’un certain nombre d’effets secondaires tels que l’irradiation induite ou les problèmes liés aux « faux positifs » pouvaient représenter des inconvénients importants. Il semble que cette analyse ne fasse pas l’unanimité parmi les pneumologues et oncologues impliqués dans la prise en charge de cette maladie [14].
Si le dépistage organisé du CBP n’est pas possible actuellement en dehors de plusieurs programmes de recherche qui se mettent en place actuellement, que proposer aux fumeurs et anciens fumeurs ? La HAS rappelle à juste titre qu’il est plus que jamais nécessaire d’intensifier la lutte contre le tabagisme : incitation à l’arrêt du tabac à chaque rencontre avec un professionnel de santé, prévention primaire du tabagisme auprès des plus jeunes, et vigilance quant aux symptômes évocateurs de CBP.
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