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De retour du Japon

Publié le 25/03/2011
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Crédit photo : ©SPL/PHANIE

Au moment de la catastrophe du 11 mars, environ 9 000 Français se trouvaient au Japon, dont plusieurs centaines dans la région du Sendai, la plus touchée. Les autorités japonaises ont fait évacuer d’emblée, à titre préventif, la population dans un rayon de 20 km autour de la centrale de Fukushima Daïchi avec une mise à l’abri entre 20 et 30 km. L’orientation occasionnelle du vent vers l’intérieur du pays, alors que les vents ont été le plus souvent orientés vers le Pacifique, a entraîné une augmentation limitée de la radioactivité dans la région de Tokyo, sans conséquence sanitaire a priori.

-› Pour les personnes ayant séjourné au Japon et de retour en France, une contamination minime est possible. En cas d’une suspicion de contamination, un examen anthroporadiamétrique peut être réalisé par l’IRSN pour vérifier l’absence de contamination ou, dans le cas contraire, en évaluer le niveau. Cet examen n’est pas systématique. A l’heure actuelle, il s’adresse aux personnes ayant séjourné dans la zone des 60 km autour de la centrale de Fukushima Daïchi et prioritairement aux enfants, aux femmes enceintes et aux femmes allaitantes. Cet examen ne nécessite pas d’être réalisé en urgence. Il peut être envisagé dans les jours qui suivent l’arrivée en France. Une fois cet examen réalisé, le laboratoire de l’IRSN contactera les personnes concernées dans les jours qui suivront l’examen et leur indiquera la marche à suivre pour un suivi médical éventuel.

-› Pour les personnes vivant en France métropolitaine ou DOM/TOM, aucune conséquence sanitaire n’est à craindre car la concentration radioactive de l’atmosphère de l’hémisphère nord est extrêmement faible du fait de la dilution. Le signal radioactif devrait atteindre les Antilles à partir du 21 mars, Saint Pierre et Miquelon à partir du 22 mars et la France métropolitaine le 23 mars.

-› La prise d’iode des personnes de retour du Japon n’est pas justifiée à l’arrivée en France. L’administration d’iode stable est efficace uniquement si elle intervient dans l’heure qui précède l’exposition et au plus tard 24 heures après l’exposition.

-› Le retour d’expérience des catastrophes précédentes montre que ces actions ne peuvent être réalisées de façon satisfaisante sans avoir procédé à l’identification précoce de toutes les personnes impliquées et de leur localisation au moment des évènements.

L’InVS procède au recensement des Français qui ont séjourné au Japon depuis la survenue du séisme (l’identité et les coordonnées), quelle que soit la durée de leur séjour, ainsi que des informations qui vont permettre d’estimer les expositions de ces personnes aux évènements, en particulier aux rejets radioactifs. L’analyse rétrospective des accidents nucléaires survenus dans le monde montre qu’une contamination interne par des substances radioactives n’est pas, dans l’immense majorité des cas, en mesure de mettre en jeu le pronostic vital des personnes exposées. L’impact sanitaire d’une contamination se traduit en pratique par le risque d’apparition de cancers dans les années qui suivent l’incorporation de radionucléides.

1- Tel IRSN : 01 58 35 84 48 / 81 33 / 75 28. Mail : Ctc-santé@irsn.fr

2- InVS. Séisme Japon : recensement des ressortissants français présents au Japon dans les suites du séisme du 11 mars 2011.

3- Jourdain JR, Gourmelon P. Evaluation et traitement d’une contamination interne par des substances radioactives. In Menace terroriste approche médicale. NRCB. John Libbey Eurotext. 2005.


Source : Le Généraliste: 2558