J’EXPLIQUE
► La coqueluche est une infection bactérienne respiratoire, mondialement endémique et hautement contagieuse : le taux d'attaque peut atteindre 80-90 % dans l'entourage non immunisé d'un coquelucheux. C’est autant que la rougeole et huit fois plus que la grippe.
► La contamination se fait par les gouttelettes rhinopharyngées émises par le sujet malade. La contagiosité est maximale durant la première semaine de la maladie. Elle dure 3 semaines en l’absence de traitement, mais seulement 5 jours après le début d’une antibiothérapie efficace (3 jours si azithromycine). 90 % des nourrissons contaminés de moins de 6 mois l’ont été par leurs parents (63 % des cas) ou frères et sœurs (27 % des cas).
► Les populations touchées sont les nourrissons n’ayant pas encore reçu une protection vaccinale complète et les adolescents/adultes qui ont perdu la protection post-vaccinale (5-10 ans) ou post-maladie (10-12 ans). La coqueluche est la seule maladie contagieuse pour laquelle la mère ne transmet pas d’anticorps à son nouveau-né ; celui-ci est donc la cible privilégiée des formes les plus sévères. Souvent, les adolescents et adultes anciennement vaccinés présentent des formes atténuées (toux persistante atypique…), ce qui retarde l’identification des cas.
► La maladie peut parfois devenir grave chez les personnes fragiles : femmes enceintes (risque de contractions utérines), personnes âgées, malades respiratoires chroniques, immunodéprimés et, surtout, les nourrissons de moins de 6 mois.
J’INFORME
► Le principal objectif de la vaccination contre la coqueluche est de réduire le risque de coqueluche grave chez les nourrissons et les jeunes enfants. Entre 10 jours et 2 mois de vie, la coqueluche est la première cause de mortalité par infection bactérienne communautaire en France.
► La couverture vaccinale mondiale est élevée (86 % en 2014) et la protection vaccinale contre la coqueluche sévère du nourrisson est efficace : de l’ordre de 50 % après une dose et ≥ 80 % après 2 doses. Mais des cycles épidémiques restent enregistrés tous les 3-4 ans.
► Notre calendrier vaccinal recommande une primo-vaccination, avec une dose entière (Ca), à 2 et 4 mois ; un rappel à 11 mois et 6 ans.
► Des rappels sont aussi recommandés à 11-13 ans, 25 ans.
► La stratégie du « cocooning » s’applique à l’entourage du nourrisson de moins de six mois. L’idée est de protéger de façon indirecte le nourrisson en vaccinant voire en revaccinant les personnes qui vivront en contact étroit avec lui.
► Les sujets immunodéprimés (VIH, transplantés, sous immunosuppresseurs, corticoïdes et biothérapies) ou aspléniques doivent quant à eux recevoir des rappels tous les 10 ans.
► Pour les personnels de santé et les professions entraînant un contact avec un nouveau-né, un rappel est recommandé à 25, 45 ans et 65 ans.
JE MONTRE
JE PRESCRIS
► Lors d’un cas de coqueluche confirmé, le traitement préconisé est la clarithromycine ou l’azithromycine. L’éviction de la collectivité est de 3 jours pour les patients sous azithromycine contre 5 avec les autres antibiothérapies. Tout contact avec une personne à risque est proscrit.
► Les personnes de l’entourage n’ayant pas été vaccinées dans les 5 dernières années, sont traitées par le même schéma. L’antibioprophylaxie est systématique pour les sujets contacts proches ; elle est prescrite chez les contacts occasionnels s’ils sont considérés comme « à risque ». Les patients asymptomatiques bénéficiant d’une antibioprophylaxie n’ont pas à être isolés. La prophylaxie n’est prescrite que si le contact remonte à moins de 21 jours.
J’ALERTE
► L’hospitalisation est systématique avant 3 mois et/ou en cas de mauvaise tolérance.
► Les complications graves sont pulmonaires (apnées parfois inaugurales, pneumopathies de surinfection, atélectasies), cardiaques (bradycardies profondes, syncopes), neurologiques (crises convulsives : 3-4 % avant 1 an ; encéphalopathie coquelucheuse aiguë : 0,6 % dont seul 1/3 guérira sans séquelles ; saignement intracrânien) et nutritionnelles.
► Le Réseau Renacoq retrouve en moyenne
► 3 décès pédiatriques par an : 89 % des nourrissons décédés ont moins de 3 mois. La moitié des nourrissons de 3-5 mois hospitalisés n’avaient reçu aucune dose de vaccin.
La coqueluche n’est pas une maladie à déclaration obligatoire, mais la survenue de cas groupés doit être notifiée à l’ARS.
JE RENVOIE SUR LE WEB
Ministère de la Santé. Coqueluches – adultes : 5 bonnes raisons de se faire vacciner. http://inpes.santepubliquefrance.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1714.pdf
Infectiologie
Contagieuse coqueluche !
Publié le 15/09/2017
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Chez les nouveau-nés de moins de 2 mois, la coqueluche est la 1re cause de mortalité par infection bactérienne communautaire en France.

coqueluche
Crédit photo : PHANIE
Dr Julie Van Den Broucke (médecin généraliste, Paris)
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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