> Pour le diabétique, le Ramadan est une période à risque car le jeûne peut déséquilibrer le diabète et exposer à des complications potentiellement dangereuses. L’étude EPIDIAR (Epidemiology of Diabetes and Ramadan) a montré que 43 % des diabétiques de type 1 et 79 % des diabétiques de type 2 suivent le jeûne.
> Le risque d'hypoglycémie est multiplié par 4,7 chez le diabétique de type 1 et par 7,8 chez le diabétique de type 2, l'étude ayant probablement sous-estimé les hypoglycémies ne nécessitant pas d’hospitalisation. Le risque d’hyperglycémie est lui aussi à la hausse surtout si les antidiabétiques ou l’apport glucidique ont été mal gérés.
> Un mauvais équilibre peut exposer le diabétique de type 1 à l’acidocétose, particulièrement en cas de réduction mal contrôlée de l’insuline anticipant un moindre apport alimentaire. La déshydratation peut générer des hypotensions, des syncopes et des thromboses par hypovolémie.
> L’article souligne l'importance de la prise de décision personnelle entre la conviction religieuse et les risques bien expliqués et bien compris. L'individualisation de la prise en charge, un contrôle régulier et des glycémies et une nutrition adéquate sont fondamentaux. En particulier, pas trop de sucres et de graisses à la rupture du jeûne au coucher du soleil ! Il faut fractionner les repas et ne pas lésiner sur l'hydratation. Une activité physique régulière est conseillée, mais sans excès en fin de journée. Les diabétiques doivent savoir qu'une glycémie en dessous de 0,60 g/L doit conduire à stopper le jeûne.
> Pour bien faire, le Ramadan se prépare un mois avant pour évaluer l’état général, le bilan sanguin et l’équilibre glycémique. L’ajustement du traitement et des habitudes alimentaires doivent amener le patient à un état stable avant la période de jeûne. Cette phase concerne aussi ceux qui ne jeûnent pas car leurs habitudes alimentaires sont modifiées lors de cette période riche en échanges familiaux et sociaux. C’est finalement un moment propice pour que les diabétiques deviennent les acteurs de leur prise en charge. D’après une expérience britannique, un programme structuré permet de réduire de 50 % les hypoglycémies chez des diabétiques de type 2 alors que le groupe contrôle voit quadrupler les épisodes d’hypoglycémies.
> Pour le type 1, le schéma d’insuline basal-bolus est préconisé. Quant aux femmes enceintes désirant faire le ramadan malgré leur exemption possible, il faut être très vigilant et leur exposer les risques pour elles et le fœtus avec un suivi très rigoureux d’une insulinothérapie. Chez les patients hypertendus, la prudence est de mise en cas de transpiration intensive car le jeûne s'accompagne habituellement d’hypotension, d’hypovolémie et de déshydratation, les diurétiques sont à éviter. Chez les patients dyslipidémiques, le changement de rythme a tendance à favoriser l’appétence pour les mets gras et sucrés. Il faut les dissuader des écarts nutritionnels et les engager à poursuivre leur traitement à visée métabolique.
1- Al-Arouj M, Assaad-Khalil S, Buse J et al. Diabetes Care 2010 Aug; 33(8): 1895-1902.
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