Alors que le seuil épidémique de grippe vient d’être franchi et que la quasi-totalité de la France métropolitaine vire au rouge selon les données du réseau des GROG (Groupes Régionaux d’Observation de la Grippe), peut-on déjà tirer des leçons de cette épidémie annoncée ?
Phénomène rare, trois types et sous-types de grippe A(H1N1), A(H3N2) et B co-circulent conjointement, à savoir les 3 types et sous-types qui sont contenus dans le vaccin. Selon le Dr Anne Mosnier (GROG, Paris) : « cette superposition – rare - de trois vagues épidémiques peut expliquer que les seuils aient été franchis alors que le climat reste encore assez doux. Cette particularité augure aussi d’une situation où le virus circulera de manière soutenue sans forcément causer de pic épidémique très net. À ce jour, les signes cliniques sont habituels de la grippe, à savoir un début brutal, des signes généraux et une fièvre de moins de 39°C dans un tiers cas. » Et même s’il est peu tard, il est encore temps de vacciner les patients porteurs d’une pathologie qui le justifie : « le délai d’action du vaccin est d’une dizaine de jours, l’épidémie vient de débuter et elle devrait encore durer 8 à12 semaines. Par ailleurs, l’adéquation vaccinale avec les virus circulants est bonne. Et officiellement, la campagne de vaccination contre la grippe organisée par l’Assurance Maladie se termine au 31 janvier », rappelle le Dr Mosnier.
› Concernant la prévention, les mesures barrières classiques doivent être privilégiées (lavage des mains, éternuements dans un mouchoir jetable, port de masque, etc). L’utilisation prophylactique des antiviraux (inhibiteurs de la neuraminidase), a fait l’objet de recommandations de la part du Haut conseil de Santé publique (HCSP) en novembre dernier qui lançait un avertissement sur leur prescription compte tenu du risque d’acquisition de résistances (1). En prophylaxie, le HCSP distingue les situations ambulatoires des cas groupés. Ainsi, le traitement prophylactique (une dose/jour) en post-exposition par les INA est justifié chez les personnes éligibles à la vaccination, jugées à risque de complications, âgées de 1 an et plus y compris les femmes enceintes, après un contact étroit datant de moins de 48 heures avec un cas confirmé ou présentant une symptomatologie typique de grippe. En collectivité de personnes à risque (typiquement de personnes âgées), la prophylaxie (une dose/jour) peut être étendue à l’ensemble de l’unité si toutes les conditions suivantes sont remplies : présence d’un foyer de cas groupés d’infections respiratoires aiguës, diagnostic virologique de grippe positif (par test de diagnostic direct uniquement, sérologie exclue), notion de contacts étroits impossible à définir, nombre quotidien de nouveaux cas toujours en augmentation, au moins deux tiers des résidents dans l’unité ciblée pour la prophylaxie non encore atteints.
› Par ailleurs, « les personnes encore asymptomatiques mais jugées à risque très élevé de complications grippales par le médecin, et en contact étroit avec un cas confirmé ou cliniquement typique de grippe » relèvent d’un traitement prophylactique mais à dose curative (2 doses/j), appelé traitement préemptif.
Rappelons que les contacts étroits sont définis comme les personnes partageant le même lieu de vie que le cas index (famille, même chambre d’hôpital ou d’internat …) et le contact direct, en face à face à moins d’un mètre du cas index au moment d’une toux, d’un éternuement ou lors d’une discussion (flirt, amis intimes, voisins de classe ou de bureau, voisins dans un avion ou un train).
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