Il est nécessaire d’établir si une augmentation de la ferritine est liée ou non à une anomalie du métabolisme du fer.
Il faut donc rechercher, par des arguments cliniques et biologiques, les autres causes d’augmentation de la ferritine, qui permettraient de redresser le diagnostic et d’éviter des explorations inutiles.
- Alcool. La consommation d’alcool peut provoquer une augmentation de la ferritine par différents biais. L’alcool en elle-même induit la synthèse de ferritine et peut aussi modifier le métabolisme du fer conduisant à une surcharge secondaire modérée. De façon indirecte, la lyse cellulaire hépatique induite par l’alcool va libérer dans le plasma la ferritine contenue dans les hépatocytes augmentant ainsi fortement son niveau. Outre l’interrogatoire, la recherche d’une macrocytose ou d’une augmentation de la gamma-GT doit donc être systématique. Un nouveau dosage de la ferritine après un ou deux mois d’arrêt de la consommation est souvent très informatif, une franche diminution n’incitant pas à poursuivre les explorations.
- Syndrome inflammatoire. La ferritine, connue comme un marqueur de la phase aiguë de l’inflammation, peut aussi être mobilisée lors d’une inflammation chronique. Dans ces deux situations, cette augmentation n’est pas systématiquement associée à une augmentation du stock en fer. Toutes les situations d’inflammations aigues ou chroniques peuvent être concernées : infection, maladies inflammatoires, néoplasie. Le dosage de la protéine C réactive doit donc toujours faire partie de l’exploration d’une hyperferritinémie. Typiquement cette hyperferritinémie « inflammatoire » est associée à une saturation de la transferrine et un fer sérique bas.
- Lyse cellulaire hépatique ou musculaire. La ferritine étant principalement intracellulaire, la lyse cellulaire provoque sa libération dans le plasma et, donc, une augmentation de son taux. Il faut donc systématiquement rechercher une cytolyse par le dosage des transaminases (ASAT, ALAT) et des CPK.
- Causes rares. D’autres causes rares d’hyperferritinémie non liée au métabolisme du fer, doivent être gardées en tête mais ne seront pas détaillées ici : syndrome d’activation macrophagique, hyperthyroïdie, maladie de Gaucher.
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