J’EXPLIQUE
-› La goutte est une maladie de surcharge ou de stockage en acide urique. Elle correspond à un excès d’acide urique dans le sang responsable d’une accumulation d’urate majoritairement au niveau des articulations (› 420 µmol/l chez les femmes et chez les hommes (1).
-› Elle se caractérise par des épisodes d’inflammation très douloureuse de certaines articulations : "l’accès goutteux". Elle devient « récidivante » ou « chronique » lorsque les crises se répètent (2).
-› La prévalence de la goutte augmente avec l’âge et 4 hommes sont touchés pour une femme (3).
-› La consommation d’alcool ou une alimentation trop riche peuvent déclencher les crises. De même, une infection, les traumatismes physiques, les interventions chirurgicales (4).
JE MONTRE
J’INFORME
-› La crise de goutte peut-être précédée d’une sensation de malaise, d’irritabilité, de picotements locaux (5). Puis la crise débute généralement de manière brutale, mono articulaire. Les douleurs sont intenses et se développent rapidement sur quelques heures, moins de 12-24h, période du maximum des symptômes. L’articulation touchée est tuméfiée, rouge et chaude (5) avec une mobilité très limitée.
-› Le membre inférieur est préférentiellement atteint, surtout l’articulation métatarsophalangienne du gros orteil. Le membre supérieur peut être touché dans l’évolution, particulièrement la main et le poignet. Une fièvre est parfois présente (5).
-› Au fil des années, en cas de traitement mal conduit, les cristaux d’urate se déposent en amas et deviennent visibles pour former des tophus sous-cutanés, autour ou à distance des articulations (hélix, peau).
-› La crise disparaît en général spontanément au bout de 7 à 10 jours (2).
JE PRESCRIS
-› La colchicine ou les AINS permettent de soulager rapidement les douleurs : Le malade d’avoir sa boîte de colchicine ou d’AINS sur lui (« dans la poche » ou le sac à main) pour débuter le traitement dès les premiers symptômes, gage d’une efficacité de la médication.
-› L’immobilisation de l’articulation concernée et le glaçage (10 à 15 min, 3 fois par jour) sont des mesures complémentaires efficaces.
-› Un traitement de fond est instauré après 2 ou 3 crises de goutte et au moins 3 à 4 semaines après la dernière crise. Ce traitement de longue durée (à vie ou en tout cas sur plusieurs années) permet d’éviter les crises et les complications. Il est basé sur l’utilisation de médicaments hypo-uricémiants : les inhibiteurs de la xanthine oxydase, allopurinol ou fébuxostat, et les uricosuriques (probénécide) (6).
La baisse de l’uricémie peut s’accompagner parfois de crises de goutte. Ce n’est pas un signe d’échec, bien au contraire car l’uricémie a baissé, mais c’est « le prix à payer pour guérir ».
Cet écueil est évité par la prescription systématique de colchicine en parallèle.
Entre les crises, les symptômes disparaissent. Mais cela ne signifie pas qu’il y a guérison : il ne faut donc pas arrêter le traitement. De même, lors des crises, le traitement de fond ne doit pas être stoppé (2).
J’ALERTE
-› Non ou mal traitées, les conséquences sur les articulations et les reins peuvent être néfastes (7).
-› Les mesures hygiéno-diététiques s’associent impérativement au traitement médicamenteux (Recommandation EULAR 2006 (EUropean League Against Rheumatism).
-› Il est nécessaire de perdre du poids en cas de surcharge pondérale.
-› Limiter la consommation de viande, poisson, abats, crustacés, ... (riches en purines et protéines animales). Les sodas allégés sont préférés. Il faut stopper complètement la bière, même sans alcool, riche en purines ainsi que les alcools forts. À l’inverse, la consommation de laitages allégés doit être encouragée car ils sont uricosuriques (8, 9). Il faut boire au moins 1 litre de liquide par jour car cela réduit les accès.
-› La pratique d’une activité physique régulière non traumatisante est recommandée.
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