J'EXPLIQUE
-› Au cours de l'arthrose, le cartilage modifie son métabolisme lors des différents stress qu'il subit (production de substances pro-inflammatoires à l'origine d'une digestion de la matrice, synthèse d'un collagène de mauvaise qualité). La dégradation du cartilage débute par l'apparition de fissures, qui aboutissent progressivement à la mise à nu de l'os sous-jacent. Par ailleurs, on sait aujourd’hui qu’il ne s’agit pas d’une maladie du cartilage uniquement mais qui implique également l’os sous-chondral et le tissu synovial, ces 2 tissus produisant des médiateurs qui vont détruire la matrice cartilagineuse. Les trois localisations périphériques les plus fréquentes sont le genou, la hanche et les mains.
-› Le cartilage n'étant pas innervé, la douleur arthrosique provient des structures voisines possédant des récepteurs de la douleur : membrane synoviale, ligaments, ménisques au niveau du genou, os sous-chondral, capsule articulaire. En dehors des poussées, la douleur est de type mécanique, liée à des stimuli mécaniques (hyperpression de l'os sous-chondral). Lors des poussées arthrosiques, elle est de type inflammatoire, en lien avec l'inflammation synoviale et la libération de substances algogènes et de médiateurs de l'inflammation .
-› L'âge surtout et le sexe sont des facteurs de risque d'arthrose ; l'arthrose digitale et la gonarthrose atteignent plus volontiers la femme. Il existe des formes familiales d'arthrose, même si les supports génétiques n'ont pas encore été clairement identifiés. Le statut hormonal joue également un rôle, les estrogènes étant supposés être protecteurs.
-› Les contraintes mécaniques excessives sont de grandes pourvoyeuses d'arthrose. L'obésité est ainsi un facteur de risque majeur de gonarthrose, chaque point d'indice de masse corporelle supplémentaire augmentant le risque de 15 %. L'inégalité de longueur des membres inférieurs, la présence d'un genu varum ou genu valgum, la pratique d'activités sportives ou professionnelles intenses augmentent aussi le risque d'arthrose. À noter que l'obésité agit aussi par l’intermédiaire de mécanismes inflammatoires par le biais d’adipokines secrétées par le tissu adipeux. Présentes au niveau du liquide synovial et du cartilage, elles agiraient en dégradant le cartilage et en inhibant la synthèse des protéoglycanes.
-› L'évolution de l’arthrose est imprévisible. Certains patients présentent une forme lente et progressive, d'autres une forme destructrice rapide, d'autres enfin une forme évoluant par poussées.
JE CONSEILLE
-› Durant les phases inflammatoires, l'articulation atteinte doit être laissée au repos. Le reste du temps, le maintien d'une activité physique régulière, éventuellement avec l'aide d'un kinésithérapeute, est indispensable afin d'éviter la perte musculaire et conserver les amplitudes articulaires, ce qui permet de diminuer la douleur et d'améliorer la fonction et la qualité de vie.
-› Le port de charges lourdes est à éviter (genou, hanche).
-› Les sports à privilégier sont le cyclisme, la marche et la natation, qui génèrent moins de changements d'appui brutaux et de réceptions violentes. Il est préférable d'éviter la pratique sportive intensive.
-› L'amaigrissement a un effet bénéfique sur la douleur et réduit les contraintes mécaniques supportées par les articulations portantes.
JE PRESCRIS
-› Quelle que soit la localisation de l'arthrose, les mesures non médicamenteuses occupent une place majeure (béquilles, orthèses, etc.). L'antalgique de première intention reste le paracétamol. En cas d'échec, la prise orale d’anti-inflammatoires non stéoridiens (AINS) est possible.
-› Les anti-arthrosiques symptomatiques d'action lente et les topiques AINS peuvent être associés au traitement antalgique. Les injections intra-articulaires (corticoïdes, acide hyaluronique) ne sont envisagées qu'en cas d'échec du traitement antalgique et/ou anti-inflammatoire.
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