Dans le contexte actuel de développement des résistances bactériennes, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) fait le point (1) sur la consommation d'antibiotiques en France entre 2000 et 2010. Indicateur qui reste très au-dessus de la moyenne européenne et classe la France dans les pays à forte consommation.
› En 10 ans, la consommation d'antibiotiques a diminué de 16 % en France, ce qui démarque nettement les antibiotiques des autres grandes classes thérapeutiques, dont la consommation a augmenté ou, au mieux, s'est stabilisée. Cependant, une nouvelle tendance à la hausse se dessine depuis 2005.
› En ville, la diminution de la consommation d'antibiotiques est surtout sensible entre 2000 et 2004, l'évolution ultérieure étant plus irrégulière. A cet égard, l'année 2009, avec 29,6 Doses Définies Journalières pour 1 000 habitants et par jour (DDJ/1000H/J) contre 27,1 en 2004, est significative. La raison invoquée tient à la forte incidence cette année-là des pathologies hivernales et des syndromes grippaux, et ce en dépit de l'absence d'efficacité des antibiotiques dans un tel contexte, le plus souvent viral. Fait positif toutefois, le niveau de consommation des antibiotiques à la fin de la décennie se maintient bien en deçà de celui du début des années 2000 (33,4 DDJ/1000H/J en 2000).
› La plupart des classes d'antibiotiques sont concernées par cette diminution, sauf l’amoxicilline en association, les céphalosporines de 3e génération et les « autres antibactériens ». L'ANSM s'inquiète notamment de l'augmentation de la DDJ/1000H/J des céphalosporines de 3e génération (+1,3 % / an), qui contribue à sélectionner les entérobactéries sécrétrices de béta-lactamases à spectre étendu.
› L'ensemble des bêta-lactamines représente près des deux tiers de la consommation ambulatoire d'antibiotiques. Les pénicillines sont les molécules les plus largement utilisés (30 % en 2010), et la part des associations de pénicillines est passée de 13,9 % à 23,4 % entre 2000 et 2010. Les céphalosporines de 1re génération ne sont presque plus consommées et l’utilisation des céphalosporines de 2e génération a fortement diminué, au profit des molécules de 3e génération. Enfin, si la consommation des quinolones reste stable en valeur absolue (2 DDJ/1000H/J en 2010 ; 2,1 en 2000), l’augmentation de leur usage relatif est préoccupante.
› Par ailleurs, le nombre de substances actives antibiotiques dont disposent les prescripteurs diminue (-18 %). En effet, 27 substances ont cessé d'être commercialisées, alors que seules huit nouvelles ont fait leur apparition. Le marché des génériques a quant à lui fortement progressé, représentant 75,4 % de la consommation d'antibiotiques en ville en 2010. L'ANSM pointe ainsi la faiblesse de l'innovation thérapeutique en ce domaine.
› Ces résultats restent à mettre en perspective avec les effets attendus des dernières recommandations de la SPILF sur les infections respiratoires basses (2010) et hautes (2011), qui placent l'amoxicilline comme molécule de 1re intention dans de nombreuses situations.
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