J’EXPLIQUE
• Les vaccins assurent une protection individuelle, mais aussi collective pour certains. L’immunité “de groupe” permet de protéger ceux qui ne peuvent ou n’ont pas encore été complètement vaccinés comme les nouveau-nés.
• La vaccination est bénéfique vis-à-vis d’infections qui peuvent évoluer vers des cancers. Le risque de cancer hépatocellulaire est multiplié par 200 chez les porteurs chroniques du virus de l’hépatite B tandis que le cancer du col de l’utérus touche 3 000 nouvelles femmes chaque année en France, et tue un millier d’entre elles.
• La vaccination contribue à la lutte contre l’antibiorésistance, notamment celle contre le pneumocoque.
JE MONTRE
J’INFORME
• L’injection est la voie d’administration plus courante, mais la voie orale est possible (rotavirus), ou nasale (grippe). La voie transdermique est à l’étude pour le vaccin grippal.
• Les vaccins vivants atténués sont constitués de souches de virus ou bactéries ayant perdu leur pouvoir pathogène. Ils génèrent une réponse immunitaire complète et une protection à long terme (ex : ROR, varicelle). Ils sont contre-indiqués chez les sujets immunodéprimés. L’administration sous-cutanée (S/C) est la voie recommandée pour la plupart d’entre eux. Elle cause souvent des réactions locales (érythème douloureux, nodule post-vaccinal induré) et il n’est pas démontré qu’elle est moins douloureuse que la voie intramusculaire (IM).
• Les vaccins inactivés ou inertes sont composés de fractions antigéniques isolées et purifiées (grippe, coqueluche acellulaire…) ou de toxines rendues inoffensives (diphtérie, tétanos).
• Pour augmenter l’amplitude et la durabilité de la réponse vaccinale, ils nécessitent des adjuvants, le plus souvent à base d’aluminium – pour lequel l’innocuité est largement établie (recul de plus de 80 ans). Les vaccins sous-unitaires ont moins d’effets secondaires généraux que les vaccins entiers. La voie IM est recommandée, comme pour ceux issus de la recombinaison par génie génétique (VHB, HPV).
JE VACCINE
• L’OMS préconise que les nourrissons soient allaités pendant ou avant la vaccination. L’association Pédiadol rappelle que le sucre (2 morceaux dans 30 ml d’eau), très efficace chez le nouveau-né, a un effet bénéfique jusqu’à l’âge de 6 à 8 mois. Le pic analgésique est obtenu au bout de 2 minutes. La crème anesthésiante – recommandée par la Société canadienne de pédiatrie mais pas par l’OMS en raison de son coût – peut être également utile, sans diminuer l’immunogénicité des vaccins.
• Avant 6 ans, la distraction est efficace. Au Canada, l’enfant souffle des bulles de savon, ce qui combine la distraction et l’exercice de respiration.
• Pour les adolescents, la distraction n’est pas efficace. Il faut utiliser des termes neutres (« Maintenant, j’y vais » au lieu de « Je vais piquer ») et éviter les propos faussement rassurants ou malhonnêtes (« La douleur ne durera qu’une seconde »).
• Chez l’adulte, des distractions jouant sur la respiration sont recommandées.
• Lorsque plusieurs vaccins sont administrés au cours d’une même séance, il faut commencer par le moins douloureux.
• Pour la voie IM, injecter rapidement sans test d’aspiration est moins douloureux que lentement après ce test. D’une manière générale, la présence d’un adjuvant majore le risque d’effets indésirables locaux et fait déconseiller l’utilisation d’une voie d’administration autre qu’IM.
• Avant 1 an, c’est la partie antéro-latérale supérieure de la cuisse qui offre la masse musculaire la plus importante. Ensuite, le deltoïde est suffisamment musclé pour la voie IM. L’injection dans le quadrant supéro-externe de la fesse doit être proscrite, en raison du risque de blessure du nerf sciatique, et aussi parce que l’injection est souvent intragraisseuse plutôt qu’IM, donc moins immunogène.
J’ALERTE
• Les allergies graves sont heureusement très rares : de l’ordre de 0,2 cas d’anaphylaxie par million de doses. La surveillance recommandée est de 15 minutes, davantage en cas d’antécédent anaphylactique.
• Après vaccination, les analgésiques oraux atténuent la douleur et/ou la fièvre liées à la réactogénicité différée. Avec les vaccins inactivés, la fièvre est souvent précoce (jusqu’à J3) alors qu’elle est différée (entre J5 et J11) avec les vaccins vivants.
• Certaines maladies infectieuses graves, quasiment disparues en France grâce à la vaccination (diphtérie, poliomyélite…) peuvent encore être importées. L’effort vaccinal doit donc être maintenu.
JE RENVOIE SUR LE NET
https://afpa.org/nos-outils/recherche/
Etude et Pratique
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