Monsieur L, 83 ans, vous consulte car il présente depuis 3 semaines des douleurs articulaires de la racine des membres, augmentant progressivement d'intensité et s'accompagnant de réveils nocturnes. Il s'est inquiété car ce matin il a eu beaucoup de difficultés à sortir du lit et son dérouillage a pris plusieurs heures. De plus, il a ressenti une importante sensibilité du cuir chevelu en voulant se coiffer. Il signale depuis quelques temps une perte d'appétit et un amaigrissement de 3 kg (de 63 à 60 kg).
A l'examen, il existe une sensibilité à la palpation musculaire des deltoïdes et des cuisses. Les épaules et les hanches sont limitées et douloureuses. Il n'y a pas de gonflement articulaire. L'examen général montre une tension stable et symétrique à 140/85 mmHg, un pouls régulier à 82. En revanche, la région temporale est le siège d'un net gonflement très sensible à la palpation (Fig. 3a).
[[asset:gallery:10206 {"mode":"full","align":"","field_asset_gallery_desc":[]}]]Le bilan biologique que vous avez demandé en urgence a montré une CRP à 68 mg/l, une VS à 100 mm à la première heure. à la numération une anémie à 9,5 g, des plaquettes à 548 000 et des globules blancs à 14 000. Le facteur rhumatoïde était négatif.
Sans attendre le résultat de la biopsie de l'artère temporale (qui montrera une artérite giganto-cellulaire typique, fig. 3b), vous avez instauré une corticothérapie générale à la dose d'attaque de 45 mg par jour avec une supplémentation vitamino-calcique. Une densitométrie osseuse est également programmée.
L'évolution a été très favorable dans les 48 heures avec disparition des douleurs articulaires, de l'hyperesthésie du crâne et amélioration de l'état général. La corticothérapie sera progressivement diminuée en fonction de la clinique et des contrôles biologiques.
LES POINTS A RETENIR :
- La pseudo-polyarthrite est un rhumatisme inflammatoire très fréquent du sujet âgé.
- La hantise est sa possible association à une maladie de Horton dont les complications vasculaires (cécité brutale ++) peuvent être gravissimes et irréversibles.
- Un syndrome inflammatoire biologique important est constant.
- Le traitement corticoïde à forte dose doit être instauré d'urgence.
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