Une grande adaptation des études de médecine est à prévoir pour ne plus en écarter les littéraires, les philosophes, ceux qui ont le sens du bien commun et que pendant leurs études ils aient une formation sérieuse sur l’organisation de la santé, les politiques de santé, passées et présentes, l'histoire de la médecine.
On a trop de jeunes médecins intellectuellement performants et bien formés sur les techniques de diagnostic et de soins mais qui ne savent pas où ils habitent, ne comprennent rien au fonctionnement d'un hôpital et ne se sentent pas concernés par la politique de santé dont ils ne savent rien. Ils sont, sur ces bases, déconnectés du réel qui impacte pourtant leur pratique quotidienne.
À croire que l'absence de formation des médecins en termes de politique de santé est voulue et concertée pour les empêcher de se mêler de gestion, de programmation, d'organisation et laisser la voie libre aux administratifs comptables dont le degré d'empathie envers les soignants et les soignés est souvent assez faible (vous comprenez, c'est la crise permanente, le déficit et les contraintes financières, la pression des conseils d'administration, des ARS, etc.). Il n’y a que lorsqu’ils tombent malades qu’ils comprennent un peu mieux comme on les soigne bien, mais ça ne dure pas et ils repartent de plus belle.
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EXERGUE : Trop de jeunes médecins bien formés sur les techniques de diagnostic et de soins ne se sentent pas concernés par la politique de santé dont ils ne savent rien.