Crise de l'hôpital : Buzyn présentera un « plan de soutien » en novembre, les syndicats de PH s'impatientent

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Publié le 23/10/2019

Crédit photo : S. Toubon

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a confirmé ce mercredi 23 octobre sur BFM TV et RMC qu'elle allait présenter un « plan de soutien » pour l'hôpital « dans le courant du mois de novembre » et qu'il y aurait « évidemment des moyens associés » à cette mesure.

Ce nouveau plan visera à assurer « un meilleur investissement courant » et à renforcer « l'attractivité de l'hôpital, qui est aujourd'hui clairement déficitaire en personnels »

Agnès Buzyn a une nouvelle fois évoqué la piste de la revalorisation salariale des soignants (et médecins ?) hospitaliers, « notamment en début de carrière », ainsi que d'autres pistes ciblant « les métiers en tension » ou encore « les grandes métropoles où il y a des difficultés de logement particulières ».

La veille, la crise de l'hôpital avait également embolisé le discours de la locataire de Ségur devant les députés en ouverture des discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020. La ministre avait alors assuré avoir une « conscience aiguë » de la « grande difficulté » éprouvée par le service public hospitalier aujourd'hui : « La situation que l'on connaît est le résultat d'années de régulation extrêmement violente, qui a conduit à une crise de l'investissement, et j'ose le dire, à une crise existentielle ». 

Régulation pluriannuelle

Pour desserrer l'étau financier qui gâche la vie des établissements, la ministre s'est engagée en faveur d'une régulation pluriannuelle des ressources, revendication de longue date des fédérations.

Mais pas sûr que cela réussisse à effacer les déceptions entraînées à l'annonce d'un ONDAM à 2,3 % pour 2020 (contre 2,5 % en 2019), niveau jugé bien trop faible par l'opposition. Sur la défensive, la ministre de la Santé assure qu'il offre malgré tout « 1,7 milliard d'euros de ressources en plus pour l'hôpital ». Elle promet par ailleurs de veiller « très attentivement » à ce qu'il permette une campagne tarifaire pour ce nouvel exercice « au moins aussi favorable qu'en 2019 ».

Pêle-mêle, l'hématologue a ensuite fait l'étalage de ses actions passées en faveur de l'hôpital : restitution du gel des crédits en 2018, campagne tarifaire 2019 « la plus favorable depuis 10 ans » et lancement d'une mission sur la refondation des urgences, dont un amendement au PLFSS 2020 devrait revoir les règles de financement.

Mobilisation le 14 novembre

Des députés aux médecins il n'y a qu'un pas, que la ministre va devoir franchir si elle veut convaincre à l'hôpital. Le jour même de son discours devant les parlementaires, trois syndicats de praticiens hospitaliers (SNAM-HP, CMH et INPH) ont demandé que soit « élaboré et mis en œuvre sans délai un véritable plan de sauvetage de l'hôpital public ».

Ils demandent la sortie de « la logique du tout T2A », une modernisation des outils de travail par des investissements, le maintien du concours de praticien hospitalier et des mesures d'attractivité (hausse des rémunérations des PH, reconnaissance financière des missions transversale, augmentation de l'indemnité de service public, revalorisation des entrées de carrière et remédicalisation de la gouvernance). Les trois syndicats appellent les PH à se joindre à la mobilisation du 14 novembre initiée par le collectif inter-hôpitaux.

Ce mercredi 23 octobre, c'est le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARe) qui a annoncé avoir déposé deux préavis de grève, l'un pour le 29 octobre, date officielle du vote solennel du PLFSS, l'autre le 14 novembre. L'organisation syndicale rejoint ainsi les revendications et manifestations prévues par le collectif inter-hôpitaux et demande notamment un moratoire sur la fermeture des lits et une augmentation de l'ONDAM hospitalier à 4,4 %.

Enfin, les internes parisiens ont officiellement rejoint le mouvement. Le Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) a lancé ce mercredi 23 octobre un appel à la grève. Il demande une revalorisation globale des indemnités et la mise en place d'une « prime vie chère » pour les étudiants franciliens ainsi que le respect du temps de travail hebdomadaire et du repos de sécurité.


Source : lequotidiendumedecin.fr