Cette proposition de Tout Sécu est l'arbre qui cache la forêt de la volonté d’étatisation de la médecine privée en raison du constat que les soins en libéral ou hospitaliers sont in fine réglés par l’assurance maladie.
Tordre le cou aux mutuelles est un faux problème : partant du constat que l'adhésion à une mutuelle est l'équivalent de contracter une assurance auto facultative optionnelle au tiers ou tout risque (seule la responsabilité civile étant obligatoire), il suffit de supprimer la délégation de tâches aux mutuelles pour économiser le budget de la Sécurité sociale… Mais cela est politiquement incorrect car c'est avouer qu'une couverture santé complémentaire est de la gestion privée dont les cotisations seront revues à la hausse si la délégation de gestion leur était retirée.
Politiquement, nos énarques de gauche comme de droite ont du mal à digérer que le privé soit mieux rémunéré que le public alors qu'in fine c'est l'assurance maladie qui rémunère… et qu'il est inconcevable pour nos politiciens d'admettre que toutes les réponses se trouvent dans les méthodes gestion différentes du secteur public versus privé.
Pour asservir sa population il faut la maintenir dans l'ignorance ! Pour cela, il ne faut pas leur réapprendre les définitions fondamentales des fonctions des secteurs public et privé. Le secteur public doit maintenir les socles régaliens de notre société (Santé, Éducation, Sécurité ), qui ne seront jamais financièrement rentables, par leur définition (comment définir la rentabilité pécuniaire de l'Éducation nationale ? De l’Armée ? De la Police ?). De ce fait, certains secteurs de la santé ne peuvent se concevoir en rentabilité et d'autres peuvent l'être : un service de transplantation cardiaque ou rénale ne sera jamais rentable mais reste indispensable à la communauté. La prise en charge de PTH peut l'être.
Le secteur privé doit être rentable financièrement. Laissons-lui ce qu'il sait faire. En cette période électorale, ne nous laissons pas endormir par nos politiciens et crions-leur que gouverner, c'est comme exercer la médecine : avant de traiter il faut écouter les signes cliniques et faire le bon diagnostic. Mais force est de constater que nos énarques érigent des traitements sans vrai diagnostic. Je ne les pense pas imbéciles ni incultes mais uniquement et essentiellement démagogiques par dogmatisme. J'ai 67 ans, exerce encore par plaisir sans cumul emploi retraite, mais je suis une espèce en voie de disparition… Personne pour me succéder au cabinet et en Ehpad.
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