Grand entretien

Yves Roucaute : « Les ministères de la Promotion de la Vertu écologique et de la Répression du Vice vert prolifèrent en Europe »

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Publié le 30/06/2022
Peut-on être contre l'écologie, la décroissance, la sobriété ? Yves Roucaute s'élève contre ce qu'il appelle des nouveaux totems. Faut-il pour autant parler d'un nouvel obscurantisme ? Débat sous haute tension.

Décision Santé. Votre livre est une attaque en règle contre le Giec et la transition écologique. Vous ironisez contre les experts en apocalypse. Êtes-vous en meilleure compagnie avec Donald Trump, Jaïr Bolsonaro et les autres climatosceptiques ?

Le camp des sciences, de la liberté et de la puissance des démocraties occidentales, n’est pas l’agresseur mais l’agressé. Nous affrontons une guerre idéologique tous azimuts sans précédent depuis la chute du mur de Berlin. Le climat est le cache-sexe d’une attaque du modèle occidental de développement, identifié au capitalisme, fondé sur la course à la croissance et le productivisme, le consumérisme et l’individualisme. Profitant du vide spirituel et des problèmes environnementaux et sociaux, petits bonhommes verts et chaperons rouges annoncent l’apocalypse et vendent le culte idolâtre de la planète dont ils seraient les prêtres. Réchauffement, inondations, cyclones, maladies, et j’en passe, l’humanité serait coupable de tous les maux depuis la première révolution industrielle, jusqu’à lui attribuer l’esclavagisme de naguère. Une écologie punitive totalitaire quadrille de plus en plus nos vies, de la traque des industries dites « carbonées » au sapin de Noël, du foie gras à la production automobile qui a conduit le maire de Lyon à interdire la demi-finale de la coupe du monde de rugby. Faute d’avoir mené la bataille des idées, nous subissons les trois D, défaite de la pensée, débâcle politique, dépression morale. Et l’on constate déjà le conflit des générations avec une jeunesse déprimée qui ne croit plus en rien, sinon en l’apocalypse qui vient, sombre dans le wokisme et vote à 42 % pour la Nupes.

Je ne crains pas le terrorisme intellectuel que vous évoquez et dont les staliniens étaient déjà coutumiers. Il m’amuse même quand je songe à mon incarcération à Cuba par les amis tortionnaires de Jean-Luc Mélenchon qui gouvernent l’île, cela pour avoir soutenu des prêtres et des partisans des droits de l’homme et avoir distribué des passeports de la liberté. Ou quand je songe à mes voyages en Afghanistan pour soutenir Massoud, à celui de novembre 2001 plus particulièrement, où je fus le seul intellectuel invité au monde à Kaboul pour fêter la victoire contre les Talibans qui se battaient encore et qui avaient mis les femmes dans les fers, les contraignant à porter niqab et ce burkini salué par le maire vert de Grenoble. Ou quand je songe à mes combats pour la liberté des bonzes qui me valurent une condamnation du gouvernement communiste vietnamien. Pour ma part, refusant une telle compagnie, je veux rassembler contre l’obscurantisme tous ceux qui croient au progrès et à la liberté.

Vous évoquez le « climato-scepticisme ». Il est la marque exclusive de ces obscurantistes qui nient l’histoire de la planète pour vendre l’idolâtrie d’une Terre-Mère bienveillante. Car sur cette planète, formée il y a 4,5 milliards d’années, les variations climatiques furent la première cause de l’extermination de 99,99 % du vivant avant l’apparition des hominines, il y a 7 millions d’années. Ainsi, durant les dernières 541 millions d’années, il y eut au moins 7 extinctions massives. Et, hors glaciations, il fit toujours plus chaud qu’aujourd’hui, ainsi, durant 174 millions d’années, sans taxe carbone, les dinosaures vécurent tranquillement, avec même 30°Celsius au sol, contre 15° aujourd’hui. Et l’humanité qui apparaît avec les hominines, il y a 7 millions d’années, subit à son tour des exterminations massives. Il ne reste plus rien des Paranthropes, des Australopithèques, de 21 des 22 espèces du genre Homo même. Durant les seules dernières 2,8 millions d’années, Gaïa-la-Terre a offert 17 glaciations et autant de réchauffements plus élevés qu’aujourd’hui. Ainsi, il y a 130 000 ans, les hippopotames se baignaient dans la Tamise et le Rhin. Il y a 4 200 ans, la chaleur a rasé la civilisation d’Akkad, du Liangzhu, de l’Hindus, la VIdynastie égyptienne. En 950, on cultivait des vignes dans le Nord européen tandis que les Vikings installaient deux colonies au Groenland, avant de devoir se retirer à la Renaissance à la suite d’un violent refroidissement. Et il n’y avait as d’industries carbonées. Quant à la révolution industrielle du XVIIIe siècle qui démontrerait la culpabilité humaine par une progression continue des températures, voilà une galéjade. Après un réchauffement, la première moitié du XIXe siècle connaît un fort refroidissement, avec une avancée considérable des glaciers décrite par l’ami Emmanuel Le Roy Ladurie et les instituts de météorologie. Ensuite, jusqu’à aujourd’hui, à nouveau un petit réchauffement avec 15 °C. Bref, si la planète devait brûler avec 2 degrés de plus, nous ne serions pas là pour en parler.

Je ne nie pas l’influence de l’humanité d’ailleurs, mais elle est minime. Ainsi, les taux des fameux gaz à effet de serre censés la prouver n’ont rien d’exceptionnel. Jusqu’à l’apparition de l’humanité, depuis 541 millions d’années, ils ont été 8 à 17 fois supérieurs à aujourd’hui, hors glaciations et, parfois durant. Indispensables à la vie, ils arrêtent les rayons destructeurs gamma et X du soleil et créent une couverture chauffante. Ces gaz sont pour 60 à 80 % composés de vapeur d’eau et non de CO2 avec un taux actuel de 0,0412 %, qui ne présente aucun danger pour l’humanité. Et qui n’en présentera aucun sous 0,7 %. Sinon, à nouveau, nous ne serions pas là pour en parler.

Pour proclamer la culpabilité humaine, il faut un orgueil démentiel et croire que la Terre est un écosystème. Elle est seulement un élément du système solaire, d’où l’influence sur le climat du soleil, de ses rayonnements, de ses vents, de la lune, de l’axe de rotation et l’angle de l’orbite terrestre, des météorites, du noyau, du manteau et de la croûte terrestre, cause des séismes qui dégagent quantité de gaz, comme celui de Tangshaw, en 1976, qui fit 240 000 morts, cause des éruptions volcaniques comme celles qui ont été les premières responsables du petit âge glaciaire de la Renaissance, ou celle du Krakatoa, en 1883, équivalent à 13 000 bombes d’Hiroshima, des tsunamis, comme celui de 2004 qui supprima 250 000 humains, des cyclones, pas plus nombreux aujourd’hui contrairement aux affabulations.

Vous évoquez le Giec. Il n’est que l’une des officines du terrorisme intellectuel selon une combine de persuasion utilisée naguère par les staliniens qui avançaient des cohortes de savants pour prouver la catastrophe du capitalisme et les merveilles du pays du Goulag. Déjà, le rapport Meadows de 1972, avec des milliers de soutiens, prétendait démontrer que société de consommation, démographie et agriculture intensive allaient conduire à la famine et à la guerre avant l’an 2000. Ils ont reculé l’horizon cataclysmique lors de leur dernière course aux subventions, en 2017, avec un rapport soutenu par 15 000 savants. C’est en 2007 que le Giec, créé en 1988, commença à rivaliser. Il proclama avec graphiques colorés et chiffres en vrac, qu’en raison de la course à la croissance, les températures en Afrique, conduiraient, d’ici 2020, 75 à 250 millions de personnes à souffrir de soif, que l’agriculture fluviale allait chuter de 50 %, avec désastres et malnutrition, que l’Asie allait connaître une hausse rapide de la morbidité et de la mortalité.

Il est curieux de voir des gouvernements et journalistes apeurés croire de telles balivernes. Toutes leurs projections se sont révélées fausses. Non, il ne fait pas plus chaud aujourd’hui que depuis des millénaires comme vient encore de le proclamer le président du Giec, Hoesung Lee, qui a fait des études universitaires en lettres, avant de soutenir, en 1993, un mémoire ubuesque sur les conséquences économiques du réchauffement, dont les conséquences fausses ne l’ont pas empêché d’être nommé président sous l’influence de son frère, Premier ministre coréen. Avant la révolution industrielle, l’espérance de vie était de 25 ans, grâce à elle, elle est montée à 52 ans en 1960, 59 ans en 1972, 69 ans en 2007, 73 ans aujourd’hui. Dans les pays qui choisissent le productivisme et la croissance, on atteint 85 ans pour les femmes et 79 ans pour les hommes, mais seulement 62 ans en Afrique subsaharienne, 53 ans en Centrafrique. En 1981, il y avait 36 % de la population sous-alimentée contre 8,9 % aujourd’hui, 42,7 % vivaient avec moins de 1,90 $ par jour contre 8 % aujourd’hui.

Le modèle qui parie sur la croissance n’est pas plus occidental que l’électricité sous prétexte qu’ils ont été inventés en occident. C’est un modèle universel qui marche comme le prouvent l’Inde ou la Chine. Un modèle fondé sur la nature humaine. Car si l’humanité a pu survivre sur cette terre, c’est qu’elle n’est pas un sous-système de la planète et diffère qualitativement des autres vivants qui peuvent être intelligents. Mais seule l’humanité est créatrice, elle est Homo creator. Une triple créativité, envers l’environnement, que nous transformons, envers le corps jusqu’à soigner les maladies génétiques, envers les relations humaines en créant des civilisations. Voilà pourquoi, l’obscurantisme est un antihumanisme et voilà pourquoi la vraie écologie est de respecter la nature créatrice humaine qui lui a permis de survivre et de mieux vivre, donc de dominer le monde et d’asservir ce qui s’y trouve, comme le disent les vraies Lumières, la sagesse biblique et le bon sens.

Pourquoi la science qui fait l’objet d’un hommage ici vibrant doit-elle être opposée à tous ceux qui appellent à la transition écologique ?

La « transition écologique » est le recyclage de la « transition socialiste » d’hier. Elle nourrit dans l’imaginaire l’opposition au mode de vie des démocraties libérales en prétendant qu’il faut en finir avec ce qui a pourtant fait leur puissance. Que cette idée qui nourrit l’obscurantisme soit dominante, est une des multiples preuves de la défaite de la pensée. Toute l’histoire de l’humanité depuis sa naissance a été celle de la lutte pour la libération de notre nature créatrice contre les forces magico-religieuses qui voulaient l’emprisonner au nom du culte idolâtre des esprits, d’un homme-Dieu ou de Gaïa. Ce qu’ils appellent transition écologique est un retour en arrière.

Je suis pour l’écologie, mais la vraie, du grec « oïkos » qui signifie « maison » et non « planète » et de « logos » qui signifie discours rationnel et non idolâtrie. La maison est un habitat construit artificiellement par l’humanité créatrice qui extirpe de la planète des feuilles, des arbres, des métaux, pour se protéger des méfaits naturels du chaud, du froid, de la pluie, du vent, des attaques animales. C’est une humanisation de l’environnement pour survivre et mieux vivre. C’est d’ailleurs pourquoi la science qui s’occupe de la production de richesses, inventée par Aristote, s'appelle « économie », du même mot « oïkos ». La maison, c’est l’environnement humanisé.

Je suis donc pour la poursuite de la dynamique de libération de la créativité, qui a explosé durant la première révolution industrielle et qui se concrétise dans la poursuite de la course à la croissance. Une vision du monde où chaque innovation est une transition vers une autre innovation qu’elle remplace ou améliore comme la voiture thermique, appelle la voiture électrique, celle-ci le véhicule autonome avec des batteries solides qui volera demain comme ces taxis prévus en 2030.

D’où mon soutien total à l’imagination créatrice qui s’exprime dans les sciences comme je la soutiens partout, des arts aux artisanats. L’univers est pour l’humanité créatrice une caverne d’Ali Baba inépuisable, avec son énergie infinie, celle des quarks et les leptons, que l’on commence seulement à utiliser par exemple dans l’énergie nucléaire ou par les nanotechnologies et les biotechnologies qui produisent sans déchets à partir de l’infiniment petit. Avec son hydrogène disponible à gogo, avec ses bactéries cultivées en laboratoire qui produisent des hydrocarbures, avec ce CO2, transformé en oxygène et en énergie etc.

Une partie de l’ouvrage est consacrée aux avancées de la médecine. De nombreux soignants ont rejoint le combat pour la décarbonation du système de santé. Faut-il les ranger dans la catégorie des obscurantistes ?

J’applaudis les soignants, comme tous ceux qui vont vers leurs frères en humanité pour les aider à affronter la souffrance. Je salue leur courage admirable alors que le manque de personnel, de lits, de matériels est criant et inacceptable. Mais si parmi ces soignants certains prient Gaïa et ses prêtres, comme naguère d’autres le communisme et ses prêtres, je refuse de les suivre.

C’est ce même souci de l’humanité d’abord qui me fait montrer les formidables progrès accomplis par les sciences contre les handicaps, les maladies, les faiblesses, la mort. Des avancées prodigieuses qui ne doivent rien au culte de la planète mais tout à la course à la croissance qui permet de financer la créativité humaine qui les traque. Songez qu’un médicament coûte de 800 millions à 1,5 milliard en moyenne. Songez que les nanorobots tueurs de cellules cancéreuses, que les ciseaux génétiques, le fameux CRISPR-Cas9, que les bactéries maritimes de laboratoire transformées en usines cellulaires productrices d’enzymes pour dépolluer et j’en passe de ces merveilles, coûtent des milliards. Or, l’Europe est la parente pauvre de ces avancées, la France représente moins de 0,5 % de la capitalisation mondiale des biotechnologies et est à la 11èmé place dans la course aux nanotechnologies. À l’inverse, on finance à coups de milliards perdus dans toute l’Europe idéologisée des moulins à vent, appelés éoliennes, qui coûtent cher, rouillent comme 30 000 aux États-Unis, ne sont ni durables, ni renouvelables, imposent pour leur fabrication 550 mètres cubes de béton, soit pour 1 mètre cube, 350 kg de CO2, et qui ne peuvent être recyclés ni complètement extraits, puisqu’on laisse dans le sol les deux tiers environ de leur socle bétonné, devenu engrais par la grâce de la Fée clochette. Oui, il faut développer le nucléaire, dont un moteur de 1 450 MW équivaut à 10 000 éoliennes, et préférer la médecine aux grigris verts.

L’urgence n’est pas de fantasmer sur un taux de CO2 qui serait dangereux pour l’humanité, puisqu’il ne l’est pas, mais, d’aller vers toujours plus de moyens et de connaissances, de l’hygiène aux sciences, pour le bien de l’humanité.

La science, la technique sont selon les moments les meilleures et les pires des choses. Pourquoi les parer de toutes les vertus ?

Ce n’est pas ce que je fais. Je refuse l’orgueil démesuré des petits bonhommes verts qui profitent cyniquement de la moindre erreur pour vendre leurs fantasmes catastrophistes. L’humanité avance en tâtonnant, comme le disait déjà Aristote, en raison de ses limites en matière de connaissances et de possibilité d’action. Elle commet donc des erreurs et se trouve aussi parfois emportée par des passions. Mais nous n’avons pas d’autres choix que d’aller vers toujours plus de connaissances. C’est en avançant que l’humanité trouve des solutions, comme ces bactéries pour ingérer le plastique qui souille les mers.

La pire des choses est de se faire berner par cet orgueil démentiel des idolâtres qui prétendent qu’une bureaucratie d’État, par eux choisie, doit décider de contrôler la recherche scientifique au nom de ce qui est bon ou non pour la planète.

Pourquoi la créativité de l’espèce humaine est-elle ici confondue avec la société de consommation ? La sobriété serait-elle incompatible avec l’intelligence, l’esprit de découverte ?

À la différence de l’esprit totalitaire qui prétend toujours décider à notre place de ce qui nous est utile ou inutile, je ne confonds rien. La créativité est dans la nature humaine. L’innovation découle de cette nature humaine et elle conduit logiquement à toujours plus de croissance et de richesses. Plus de richesses donc plus de consommation, y compris des savoirs.

Mais la société de consommation n’existe pas sauf dans les esprits étroits des aigris de la vie. La sous-consommation est le lot commun de tous. Car nous manquons de presque tout quand bien même les bobos des pays riches ne le savent pas. Ainsi, l’eau courante, l’ampoule électrique, la pénicilline, Internet, nul ne pensait en avoir besoin au néolithique, puis on découvre leur nécessité et celle de les consommer. Grâce à la créativité, tous les jours, de nouvelles innovations arrivent qui comblent nos lacunes. Cela dure depuis les abris-sous-roche, cela durera tant qu’il y aura des humains.

Cette manière d’appeler « société de consommation » des cités qui paraîtront sous-développées dans mille ans, est la marque de l’orgueil démesuré et paranoïaque des idéologies totalitaires qui veulent quadriller la créativité, au nom de leur accès à la Vérité. Une inquisition qui appelle nécessairement la violence puisqu’elle s’oppose à la nature humaine et ses virtualités créatrices qui, précisément, comme le démontra Bergson, et comme je crois l’avoir prouvé aussi, ont cette caractéristique d’être imprévisibles.

Votre arrivée au Bengladesh, un jour d’août 1974 où le pays est victime d’une inondation effroyable explique-t-elle votre effroi contre GaÏa à l’origine de nombreux crimes contre l’humanité ?

C’est un souvenir terrible que celui des enfants qui nous suivaient, parfois en titubant, jusque dans le dédale du bazar de Dacca, alors qu’ils mouraient de faim. J’en ai d’autres, hélas ! comme celui de ces corps ramassés au matin par des camions dans Old Delhi ou de ces gamins qui tentaient d’attraper la nourriture au Népal en se jetant sous les camions de nourriture. Ils m’ont pourtant paradoxalement appris à aimer la vie malgré tous les obstacles et à vivre sans crainte pour mettre l’amour de l’humanité au cœur de la Cité. Et quand aujourd’hui je suis insulté, ou quand une journaliste m’attribue, comme le 7 juin, sur le site officiel de l’AFP des positions absurdes, mentant effrontément, tronquant mes textes, n’hésitant pas à me diffamer sans même jamais me consulter, au point de ne pas même prendre la peine de lire le titre de mon livre « L’absolutisme vert, la véritable histoire de la condition humaine », qu’elle appelle « Paradoxes de l’écologie punitive et de l’obscurantisme vert », je reste imperturbable au souvenir des visages, des sourires, des yeux de ces gamins de Dacca. Et quand mon cœur faiblit, je retrouve comme un parfum dans la mémoire, la formidable énergie qui leur avait permis de survivre, fût-ce jusqu’à ce jour-là seulement.

Vous êtes encore plus pessimiste que les petits hommes verts dénoncés tout au long de l’ouvrage. Vous pronostiquez la migration inévitable de l’espèce humaine vers une autre planète. N’y aurait-il pas là matière à dépasser clivages et anathèmes ?

Habité d’une spiritualité proche de celle de Max Planck, le théoricien de la théorie quantique, habité d’une confiance biblique en l’humanité et raisonnable dans les sciences, je ne connais pas le pessimisme. Certes, cet amas moléculaire terrestre, dans 4 milliards d’années, en raison de la fusion entre la Voie Lactée et la galaxie d’Andromède, va disparaître et même auparavant, dans 500 000 ans environ, le soleil aura consommé l’hydrogène et se transformera en géante rouge. Mais, comme je le prouve dans ce livre, jusque dans le début de notre conquête spatiale et la convergence de toutes les sciences, nous ne sommes pas des sous-systèmes de cette planète. Plus urgente, car plus proche de nous, une glaciation menace puisque depuis 2,8 millions d’années, se succèdent de longues périodes glaciaires et de courtes périodes chaudes. La dernière a duré environ 100 000 ans et depuis près de 12 000 ans, nous vivons dans une période interglaciaire, appelée « holocène ». Earth and Life Institute de l’Université de Cambridge pense qu’elle aurait déjà dû arriver, Stephen Hawking, évoquait mille ans, d’autres dix mille. Une certitude : elle arrivera. Elle devrait être précédée d’un petit âge glaciaire, entre 2030 et 2040 peut-être si l’on en croit certaines projections de la Nasa et de la Royal Astronomical Society. À vrai dire, je n’en sais rien non plus mais je laisse dans la course à la niaiserie, la Commission européenne rivaliser avec Greta Thunberg, en décrétant l’arrêt de la production des véhicules thermiques, d’ici 2035, pour maîtriser le climat de la Terre.

Pour ma part, n’en déplaise aux ministères de la Promotion de la Vertu écologique et de la Répression du Vice vert qui prolifèrent en Europe, je crois avoir démontré que toutes les innovations convergent pour que l’humanité, grâce aux sciences et aux innovations, se sauve elle-même. Car son énergie créatrice est infinie et il n’est aucun problème qu’elle ne puisse un jour résoudre en dominant la nature et en assujettissant tout ce qui s’y trouve.

L’obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine, 392 pages, éditons du Cerf, 24 euros.


Source : lequotidiendumedecin.fr