Un « bol d’air pur »
Tout devient compliqué pour les généralistes. Les contraintes se multiplient encore et toujours. Les médecins de famille souhaitent donc que 2019 soit l’année de la simplification. Le Dr Frédéric B exige « que l'on nous laisse travailler sereinement… que l'on nous oublie un peu, le temps d'une fin de quinquennat d'une équipe qui a (visiblement) la jaunisse ! » Le Dr François D exige « moins de harcèlements de la CPAM », tout comme le Dr Toulouse 31 qui fustige « des médecins de la Sécu qui ne connaissent pas les réalités du terrain ».
Il faut un retour à des pratiques plus sobres, « sensées, valorisantes », affirme le Dr Michèle, fustigeant des énarques « qui prétendent savoir mieux que les praticiens ce qui est bon pour eux », une politique de la carotte et du bâton « exécrable », des échelles de tarifs « compliquées », les contraintes, les interdictions, les « conduites à suivre » imposées, les « pensums chronophages ». La praticienne réclame la fin des obligations de « paperasses, bidouillages, ficelles et bouts de chandelles pour le plaisir de ranger dans des placards des statistiques biaisées ».
Moins de ponctions, plus de revenus
Ces contraintes imposées accroissent le sentiment d’un manque de considération, déjà bien entamée par l’aspect pécuniaire. L’argent reste en effet le nerf de la guerre. « Il faut progressivement revenir à une médecine justement rémunérée », estime le Dr Michèle. De son côté, l’interne Aviscène souhaite au choix « être payé 3 fois plus la nuit »… ou bien « ne plus avoir de gardes ». Le Dr François D en appelle à « un G aligné sur les moyennes européennes », à « moins de taxes » et à l’arrêt de la ROSP, alibi pour « verser le moins possible ».
Ne plus avoir de gardes, ou alors être payé 3 fois plus la nuit lol
— Aviscène (@AviScene_) December 18, 2018
De la considération, ou on s’en va
« Chouchoutez-nous, nous sommes rares et précieux ! » tonnent grosso modo les généralistes. Pour le Dr Toulouse 31, la société aura plus que jamais besoin des médecins de famille en 2019, année qu’il prévoit « difficile ». À cause des déserts il faut s’attendre à de vives « tensions entre professionnels et concitoyens ». Préserver les « médecins actifs » sera la priorité. « Le médecin généraliste devient une denrée rare, alors il faut qu'en 2019, les pouvoirs publics arrêtent de le fustiger et de l’incriminer », affirme le médecin toulousain.
Mieux considérer, c’est aussi respecter l’expertise de la profession. Les délégations en tout poil n’ont pas manqué d’être pointées du doigt. Les généralistes voient d’un mauvais œil leurs missions confiées à d'autres. « Il faut éviter de semer le trouble entre les différentes professions médicales et paramédicales, enjoint le Dr Michèle, en mélangeant les genres et en réattribuant les fonctions, en divisant pour mieux régner. »
Pour certains, les vœux sont plus traditionnels :
Simplement la santé
— james COHEN-GANOUNA (@jamcohgan) December 18, 2018
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