Très souvent, les généralistes libéraux sont accusés de ne pas prendre en charge les patients au décours de consultations non programmées ; phénomène qui conduit à une saturation des services d'urgence.
Ayant accepté de venir en soutien de l’équipe du SAU du CH de mon département, j’ai pu constater une problématique plus complexe. En effet, parmi les patients reçus, une grande majorité était adressée par des généralistes. Ces patients âgés décompensaient d’une pathologie chronique dont ils étaient porteurs.
Dans ce contexte, les confrères libéraux ne pouvaient laisser ces personnes seules au domicile du fait d’une absence de soutien familial. La vraie problématique de notre société reste la gestion des patients âgés, souvent isolés et ayant un état de santé très précaire. Les services d'urgence doivent stabiliser ces patients et leur trouver une solution adéquate pour éviter une catastrophe lors du retour au domicile.
Or, débusquer un lit d’hospitalisation au sein d’un hôpital se révèle une gageure. Le résultat est simple : on fait attendre sur les brancards dans les couloirs des patients âgés qui n’ont pas d’autres solutions que de rester dans « une zone tampon ».
Aussi, avant de critiquer les généralistes (ils sont souvent eux aussi débordés), nos confrères devraient poser la question qui nous taraude souvent : comment gérer le quotidien des personnes âgées à domicile, et leur trouver une solution d’attente avant qu’ils redeviennent autonomes ?
Toujours est-il qu’un confrère urgentiste très en vue dans les médias devrait aller plus sur le terrain et voir qu’il faut être tous solidaires. La division entre professionnels, trop souvent médiatisée, fait la joie des administratifs et politiques qui peuvent imposer leurs règles.
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