Attention, vaste brainstorming annoncé.
La loi de santé n’est pas encore votée, mais Manuel Valls a sorti de sa besace la promesse d’une « grande » conférence nationale de la santé avec « tous les partenaires » (y compris les professions paramédicales), dont le calendrier et le contenu exact restent à préciser. Le Premier ministre a expliqué aux médecins que la loi Touraine n’était qu’« un des éléments de l’édifice » de la stratégie nationale de santé et que la réflexion serait poursuivie à la faveur de cette deuxième phase de réflexion approfondie. « La méthode des conférences [sociales, environnementales...] a fait ses preuves », a argumenté Manuel Valls devant les médecins leur promettant des « actions concrètes » immédiates ou renvoyées à des lois de financement ou la convention.
Quels seront les sujets au menu ? À ce stade, le chef du gouvernement a cité deux thématiques principales qui forment un canevas : d’une part, l’avenir du métier médical et paramédical (avec la formation initiale et continue, le contenu des métiers, les compétences partagées) ; d’autre part, l’exercice du métier, libéral et hospitalier, les modes d’installation et d’organisation, les coopérations interpro et territoriales et les conséquences sur les modes de rémunération. Tout est « ouvert », a pris soin d’ajouter Manuel Valls.
Cette opération annoncée par Matignon est aussi une façon de se projeter sur l’étape d’après et donc de dépasser le projet de loi de santé très décrié.
Quant au calendrier, il semble élastique. Un premier point d’étape aura lieu après le vote du projet de loi à l’Assemblée nationale (l’examen en séance est prévu du 31 mars au 10 avril). La conférence pourrait commencer « avant la fin de l’automne », ou carrément « en 2016 », après les élections professionnelles des médecins libéraux.
La préparation de cette conférence a été confiée au Pr Lionel Collet, ORL, conseiller d’État, et à Anne-Marie Brocas, présidente du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (qui vient de piloter le délicat groupe de travail ministériel sur le tiers payant). Ils seront épaulés par un petit comité dont feront partie au moins un médecin libéral, un PH, un jeune médecin ou interne, un professionnel paramédical et un usager.
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