Le taux d’apoptose radio-induite lymphocytaire (TALRI) CD8 est un indicateur du risque de cancer radio-induit : plus il est élevé, moins le risque de cancer est important. C'est ce que viennent de montrer les chercheurs de l’Unité INSERM 1194 « Institut de recherche en cancérologie de Montpellier », dans un article publié dans la revue « EBioMedicine ». L'équipe du Pr David Azria a analysé les prélèvements sanguins de 456 femmes atteintes d'un cancer du sein traitées dans 10 centres de cancérologie français. Ces femmes ont toute bénéficié d'un traitement chirurgical conservateur du sein, associé à une radiothérapie adjuvante.
Au cours de cet essai prospectif commencé en 2005, les chercheurs ont commencé par soumettre les femmes à plusieurs séances de radiothérapie, de manière à atteindre une dose de 8 Gy à la suite de quoi un prélèvement sanguin a été effectué. Le TALRI mesuré dans ces échantillons représente la capacité des cellules de la patiente à entrer en état d'apoptose sous l'effet de la radiothérapie.
Ainsi, 108 femmes ont bénéficié d'une irradiation du sein entier, alors que les autres bénéficiaient d'une irradiation plus localisée. En plus de l'irradiation du sein, un complément sur le lit tumoral 10 à 16 grays a été délivré à 449 patientes. Une hormonothérapie a, par ailleurs, été administrée à 349 femmes.
Un examen de 72 heures
Les patientes ont ensuite suivi leur parcours de soins normal. Au bout d'un suivi de médian de près de 39 mois, des fibroses de grades supérieurs ou égale à 2 était observée chez 14 % des patientes, avec une baisse de leur incidence diminuait avec l'augmentation du taux de TALRI. Ainsi il n'y avait aucune fibrose de grade supérieur ou égale à 3 chez les patientes dont le taux de TALRI était supérieur à 12 %.
En prenant pour valeurs seuils des taux de TALRI supérieurs ou égaux à 20 % et inférieurs à 12 %, les sensibilités étaient de respectivement 80 % et 56 % et les sensibilités de 34 et 67 %. Les chercheurs précisent que la valeur prédictive négative pour l'apparition de fibroses de grade 2 ou plus était de 91 % s'ils prennent pour seuil un taux de TALRI de 20 %. Les chercheurs ont également noté une baisse significative du risque de fibrose de grade 2 ou supérieurs chez les femmes sous hormonothérapie.
En pratique, la mesure du taux de TALRI peut être faite en 72 heures. Ces résultats suggèrent une personnalisation envisageable de la radiothérapie à visée curative en adaptant la dose de radiation délivrée au patient et la technique de radiothérapie utilisée.
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