Cancer de l’ovaire

Un pronostic sévère et une survie à cinq ans de 30 %

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Publié le 26/06/2017
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Le cancer de l’ovaire demeure particulièrement meurtrier. Une marge considérable d’amélioration existe donc pour le diagnostic, la prise en charge et le traitement de cette maladie.

Le Dr Isabelle Ray-Coquart, coordonnatrice du réseau national de prise en charge des cancers rares de l'ovaire et de l’Observatoire national dédié aux cancers rares de l’ovaire, et le Dr Patricia Pautier, chef du comité multidisciplinaire de cancérologie gynécologique à l’Institut Gustave-Roussy, ont fait le point dans le cadre d’une présentation-débat organisée par les Laboratoires Tesaro.

Découverte au stade de carcinose péritonéale

Le cancer épithélial de l’ovaire est une tumeur qui atteint une femme sur 60 dans les pays industrialisés (Jayson GC, et coll., Lancet 2014 ;384:1376-88). Son incidence de 4 617 cas en France en fait le cinquième cancer le plus fréquent chez la femme, mais aussi la quatrième cause de mortalité par cancer chez la femme, avec près de 3 500 décès par an. Il concerne majoritairement les femmes après la ménopause. Le pronostic du cancer de l’ovaire est sévère avec une survie à cinq ans de 30 % et la majorité des décès intervient dans les deux premières années après diagnostic. Les trois quarts des patientes atteintes de CEO sont diagnostiqués au stade de carcinose péritonéale. Ces patientes ont une survie à cinq ans inférieure à 15 %, sans réel gain en termes de survie globale depuis plusieurs décennies.

Les inhibiteurs des PARP

Quatre sous-types histologiques sont décrits. Ils correspondent à des voies de carcinogénèses et des mutations moléculaires distinctes. Les cancers épithéliaux séreux de haut grade présentent une mutation des gènes BRCA dans 20 à 30 % des cas. Celle-ci provoque un déficit de la réparation de l’ADN par recombinaison homologue en cas de cassure double brins, autorisant une meilleure sensibilité aux sels de platine et l’utilisation des inhibiteurs des PARP, protéine impliquée dans la réparation des cassures simple brin de l’ADN.

Parmi les inhibiteurs des PARP, le niraparib (Laboratoires Tesaro) a fait l’objet d’une étude réalisée chez 553 patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire récidivant et sensible aux sels de platine (Mirza MR, et coll., N Engl J Med 2016 ; 375(22): 2154-64). Cet essai de phase III a évalué l'efficacité et la toxicité de cette molécule en traitement d'entretien, en fonction de la présence ou de l'absence d'une mutation constitutionnelle des gènes BRCA. Par comparaison avec le placebo, la durée médiane de la survie sans progression a été significativement plus longue sous niraparib, indépendamment de la présence ou de l'absence de mutation BRCA ou du statut de la voie de recombinaison homologue. La toxicité médullaire de ce traitement a été modérée.

Conférence organisée par les Laboratoires Tesaro

Dr Gérard Bozet

Source : Le Quotidien du médecin: 9592