Touchers vaginaux sur patientes endormies : la polémique rebondit sur la BBC

Par
Publié le 07/10/2015
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : S. TOUBON

La vive polémique de février dernier à propos des touchers vaginaux et rectaux qui auraient été pratiqués par des étudiants sur des patientes endormies à la faculté de médecine de Lyon-Sud a refait surface cette semaine à la télévision britannique.

Interrogé le 3 octobre par la BBC sur la relation de confiance entre praticiens et patients, le Pr Guy Vallancien, chirurgien et enseignant d’urologie à Paris-Descartes, a défendu une pratique qui entre, selon lui, dans le cadre de la formation des étudiants.

« Je ne comprends pas pourquoi ces gens sont si mécontents de ne pas avoir été informés de l’usage de leur corps, a déclaré au média britannique le Pr Vallancien. Quand j’étais jeune, j’ai été entraîné par mes patrons à pratiquer le toucher rectal et le toucher vaginal sans le consentement de patients anesthésiés parce que nous pensions que le patient faisait confiance au chirurgien. C’était fait dans un but noble. » Le chirurgien a tenté de justifier cette pratique très contestée ces dernières semaines. « Personnellement, je pense que nous pouvons parfois utiliser le corps des patients pour nous entraîner. C’est normal, c’est ainsi que nous apprenons ! Devons-nous faire remplir un formulaire ? Un de plus ? Pourquoi pas. Je ne vois pas en quoi c’est important, mais si les gens le réclament, on le fera », a poursuivi le Pr Vallancien.

La déclaration du médiatique chirurgien urologue a été critiquée sur les réseaux sociaux par le Dr Dominique Dupagne, médecin généraliste (voir ci-dessous).

Respect du consentement

En février dernier, la faculté de médecine de Lyon-Sud avait tenté de désamorcer la polémique qui enflait depuis la parution d’une enquête dans « MetroNews », quelques jours plus tôt, suggérant que des étudiants en médecine s’exerceraient au toucher vaginal sur des patientes endormies au bloc opératoire.

Clara de Bort, directrice d’hôpital, et chef du pôle de réserve sanitaire à l’EPRUS, s’était indignée dans les colonnes du « Quotidien » de ces actes et avait lancé une pétition pour réclamer que le consentement des patients soit strictement respecté pendant la formation des médecins. Plus de 7 000 personnes l’ont signée.

La FHF et les conférences hospitalières avaient dans la foulée appelé à respecter la déontologie et le droit des patients. « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne », avaient-ils souligné, citant les principes fondateurs de la loi du 4 mars 2002.


Source : lequotidiendumedecin.fr