Après la publication de notre dossier consacré à la fin de vie à domicile (n°2895), « Des généralistes veulent simplifier l'accès à la sédation profonde », le Dr Jean-Jacques Saunier rappelle pourquoi cette procédure n'est selon lui qu'« exceptionnellement réalisable en libéral ».
S’il est normal de disposer de médicaments utiles à domicile aux soins palliatifs, il est autre chose de les utiliser à tort ou à travers.
Faire une sédation profonde et continue ne peut se faire que dans des cas très précis chez l’adulte et, à ma connaissance, dans le contexte du soin palliatif, faisable et raisonnable avec des personnels formés, accompagnés, compétents, et éthiquement d’aplomb (cf. les recommandations de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs). Voici la liste de ces cas :
- La situation aiguë à risque vital immédiat, dyspnées majeures, hémorragies cataclysmiques…
- Le symptôme réfractaire non soulagé en dépit des efforts obstinés pour trouver un protocole adapté sans compromettre la conscience du patient ;
- Situation singulière et complexe dont la réponse ne peut se réduire au seul domaine médical avec une détresse vécue par le patient comme insupportable.
Cela nécessite par ailleurs :
- une anticipation et une discussion de préférence
- l’information du patient et de sa famille
- des directives anticipées
- la personne de confiance
- une décision collégiale
- l’information de l’équipe
- un projet thérapeutique et les doses utilisées
- les traitements des symptômes soins et un accompagnement des proches poursuivi.
Autant dire que tout cela est très exceptionnellement faisable, et raisonnable à domicile et en libéral. Il s’agit bien du traitement des symptômes et non pas de mourir sans souffrir, ni « d’aider les patients à partir ». D’ailleurs, le patient « ne part pas », il serait comme dans la pièce à côté.
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