Le film de Camille Vidal Naquet avait été célébré comme l'une des révélations du festival de Cannes 2018. Avec le « héros » du film, prostitué masculin en marge, tapinant dans les bois, addict au crack vivant l'instant au mépris de toute projection dans l'avenir, le film refuse toute approche sociologique ou psychologique. Il donne à voir la circulation ou pas du désir, détruit par la violence, réparé parfois par la tendresse, incarné par l'interprétation hors pair de Félix Maritaud, révélation du film. Le cru est l'option choisie par le réalisateur. Mais qu'en reste-t-il une fois la projection terminée ? Dans la scène d'ouverture, une consultation médicale est le prétexte à une mise en scène d'un fantasme sexuel d'un client où tout se révèle faux, le patient comme le praticien. Au début, le spectateur est plongé dans la méprise. Le vrai motif de consultation se révélera peu à peu… Mais pourquoi commencer par ce mode de narration qui privilégie la surprise comme dans toute série télévisuelle ? Les suppléments sont ici d'un grand intérêt. Ils donnent à percevoir ce que le film serait devenu si le réalisateur n'avait pas opté pour l'efficacité, conseillée par sa monteuse par exemple. Ce premier film aurait été moins percutant. Mais il aurait gagné en profondeur, et peut-être en vérité artistique.
Sauvage, De Camille Vidal-Naquet, Pyramide film, 19,99 euros.
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