Certains films n'exigent aucun intermédiaire. Ils sont directement lisibles grâce à leur art du montage, l'intelligence du réalisateur qui parie sur celle du spectateur. Dans le dernier film de Nanni Moretti, tout est dit dans le titre Santagio-Italia. Pourquoi en effet revisiter le coup d'État de Pinochet le 11 septembre 1973 qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende ? De grands et nombreux films ont retracé la chronologie des évènements, les crimes commis par la dictature, et la fin de l'espoir d'une expérience socialiste à visage humain. À ce constat établi par les cinéastes chiliens, quelle lecture nouvelle peut apporter un cinéaste italien plus de 45 ans après les faits ? Tout simplement parler du temps présent, de ce drôle d'air qui surplombe nos démocraties européennes plutôt noir que rouge. En 1973, l'Italie avait été l'État occidental le plus accueillant pour les proscrits chiliens qui avaient trouvé là un refuge. Que s'est-il passé pour en arriver à la situation d'aujourd'hui où un gouvernement refuse de sauver même ceux qui se noient ? Nanni Moretti n'a bien sûr pas de réponse. Et l'émotion lorsqu'elle surgit émane seulement de la parole. Elle n'est jamais le fruit d'un effet cinéma. In fine, elle étreint le spectateur qui ne s'y attendait pas. Bon voyage !
Voir la bande-annonce du film.
Sortie en DVD le 3 juillet dernier, chez Darkstar, 14,99 euros.
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