A Saint-Cosme-en-Varais, un centre de santé et un chasseur de têtes pour faire venir les médecins

"On se rapproche de plus en plus de la désertification au niveau des généralistes". Ainsi est résumée la situation par Jean-Yves Tessier (photo) maire de la commune de Saint-Cosme-en-Vairais. Cet édile de la Sarthe a trouvé une solution radicale pour répondre au problème. Un centre de santé, nouveauté pour une commune de campagne, à en effet été mis en place dans lequel beaucoup d’espoir sont placés : "en créant un service de proximité, on espère attrirer des gens et donner des idées à des généralistes pour des installations futures", explique-t-il. Les locaux sont préparés pour accueillir à terme des médecins d’autres spécialités, comme le rappelle le maire, "on avait dans l’idée d’installer d’autres spécialités comme un ORL, un dentiste ou un kiné par exemple". Et pour l’heure, il propose aux nouveaux arrivants des locaux et des logements afin de leur permettre de pratiquer dans les meilleurs conditions possibles. Il aurait dû ouvrir début mai. Sauf que faute de candidats, il n’est toujours pas ouvert à ce jour.

En effet, sa commune comme beaucoup d’autre en milieu rural, doit faire face à une pénurie de médecin généraliste, et un accès aux soins de plus plus compliqué. Départs à la retraite non remplacés, jeunes généralistes préférant les services et les opportunités qu’offre une grande ville, image du médecin de campagne travaillant 70 heures par semaine sont autant de facteurs qui rebutent. Et qui ont poussé le maire à faire appel à une agence spécialisé dans le recrutement de médecins généralistes : "c’est une solution parmis tant d’autre, il y a 9 chances sur 10 que cela aboutisse, j’ai donc bon espoir de trouver une solution".

Ces agences, de plus en plus utilisées par les villages et les communes de campagne sont spécialisés dans le recrutement de médecins généralistes, la plupart du temps étranger. En effet, les cabinets recrutent essentiellement en Espagne, au Portugal ou en Roumanie, afin de répondre aux besoins des communes. Les résultats ne sont pas toujours aussi satisfaisant que prévu; le cas du médecin qui plie bagages quelques mois seulement après leurs installations n’étant pas si rare. Le maire se veut pourtant confiant : "cette solution nous est apparu une des meilleures", reflet de l’état d’urgence dans lequelle se trouve les milieux ruraux aujourd’hui. L’élu local regrette d’ailleurs de devoir recruter des médecins étrangers et s’inquiète que cette diminution commence à toucher certaines villes comme au Mans pourtant ville principale de la Sarthe :"ce qui est plus inquietant , c’est que les villes aussi commencent à manquer de médecin, comme au Mans, qui a vu son nombre de médecins diminuer ces dernières années".

Nicolas Debry