C’est arrivé le 15 octobre 1959

Prix Nobel de médecine pour Arthur Kornberg

Publié le 15/10/2014

Crédit photo : GARO/PHANIE

Le médecin biochimiste américain, né le 3 mars 1918 à New York, a obtenu le prix Nobel de médecine le 15 octobre 1959, conjointement avec l’espagnol Severo Ochoa, pour la découverte du mécanisme biologique de la synthèse de l'acide désoxyribonucléique (ADN).

Fils d’une famille d’émigrés juifs polonais, Kornberg fit ses études au City College de New York puis à l'université de Rochester. Après avoir fait son internat au Strong Memorial Hospital de New York, Kornberg s’engagea dans la marine durant le Seconde Guerre mondiale. Le conflit terminé, il devint chef de la section d'enzymologie et métabolisme au National Health Institute de Bethesda de 1947 à 1953. Après quatre années passées à l’université de Saint-Louis comme professeur de microbiologie, il partit pour la Californie, l'université Stanford lui ayant proposé de diriger le département de biochimie.

Une enzyme baptisée ADN Polymérase I

La synthèse de l'acide désoxyribonucléique (ADN), molécule de l'hérédité contenue dans les chromosomes était devenue, dès 1955, le cheval de bataille de Kornberg. C’est ainsi qu’il parvint, à partir d’une bactérie E. coli à isoler et purifier l'enzyme qui catalyse la formation de l'ADN à partir des désoxyribonucléotides. Il donna le nom d’ADN polymérase I à cette enzyme. Ces travaux inspirent à Craig Venter qui s’illustrera par la suite dans la course au séquençage du génome humain le commentaire suivant : « Kornberg a copié avec l'ADN polymérase, le génome de Phix, que l'on pourrait assimiler à un fragment photocopié d'ADN. Mais le plus important est qu'il ait inséré cet ADN dans E. coli, ce qui a permis la production de particules virales. »

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Parallèlement, Severo Ochoa travaillait sur la formation des acides ribonucléotidiques (ARN). Ce fut donc tout logiquement que l’Américain et l’Espagnol furent honorés conjointement du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1959 pour la découverte des mécanismes de la synthèse de l'ADN et de l'ARN.

Depuis les travaux de Kornberg sur l'ADN polymérase, D'autres polymérases plus performantes ont été découvertes et des techniques de synthèse automatisées, telles que la PCR (Polymerase Chain Reaction) ont pu voir le jour.

Tel père, tel fils…

Arthur Kornberg est mort le 26 octobre 2007, à l’âge de 89 ans. Apprenant son décès le président de la faculté de médecine de Stanford, Philip Pizzo put affirmer que « le Dr Kornberg était l'un des plus remarquables savants dans l'histoire de la médecine américaine ».

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Quant au Nobel, c’était bien une affaire de famille chez les Kornberg puisque le fils d’Arthur, Roger, obtint lui aussi le prestigieux prix en 2006, mais de chimie cette fois-ci pour « pour ses travaux sur les bases moléculaires de la transcription chez les eucaryotes ».


Source : lequotidiendumedecin.fr