Tous les anatomistes peuvent faire la réponse suivante : derrière le globe oculaire, dans ce qu’on appelle la loge postérieure de l’aponévrose orbito-oculaire, ou de Tenon, on trouve du tissu cellulo-graisseux jaunâtre formant une sorte de coussinet élastique. Or il paraît que la graisse de ce coussinet se résorbe très facilement, sous l’influence de la fatigue (une nuit passée au bal, etc.). L’œil s’enfonce et c’est le vide formé entre la peau mince des paupières et le globe oculaire qui produit cette ombre, faisant paraître les yeux cernés, et qui ne dépare pas la beauté de certaines femmes. (Docteur T)
À propos des yeux cernés “vulgo culottés”, voici l’interprétation que j’ai entendu donner de ce fait par le Professeur Fano, alors que j’étais attaché à son service : “Le globe oculaire repose sur un véritable coussin de tissu cellulo-adipeux qui jouit de la propriété de se résorber très rapidement sous l’influence d’une fatigue quelconque (veillées, coït, menstruations, etc.). (Dr Henri Martin)
C’est surtout après la masturbation que les enfants ont les yeux cernés. Les rapports génitaux normaux et non exagérés ne donnent pas lieu à ce phénomène qui est surtout marqué chez les jeunes gens. Il est évident qu’il n’a pas pour origine des dispositions anatomiques particulières, et qu’il ne peut être qu’un phénomène d’origine nerveuse, en fait d’ordre réflexe. (Marcel Baudoin)
Parmi les éléments de cet état d’“yeux cernés”, on note un léger degré d’œdème des paupières. Cet œdème minime est à mettre, à mon avis, sur le compte de la fatigue thyroïdienne. Il représente un diminutif presque physiologique de ces œdèmes thyroïdiens transitoires que j’ai décrits avec H. de Rothschild. La dépression thyroïdienne accompagne, en effet, assez souvent les menstrues, réalisant une véritable hypothyroïdie paroxystique que nous avons signalée. D’autre part, l’acte génital et souvent suivi (de même que la période menstruelle) de fatigue, de tristesse : “post coïtum, animal triste”. C’est là un état embryonnaire de neurasthénie et nous avons montré que l’hypothyroïdie bénigne se manifestait en partie sous forme de neurasthénie fragmentaire. Somme toute, la relation qui existe entre l’acte sexuel et la bouffissure palpébrale est fonction, à mon avis, d’insuffisance thyroïdienne passagère et minime.
L’hypothyroïdie a, d’ailleurs, ses stigmates oculaires : bouffissure des paupières (surtout de la paupière supérieure), raréfaction des sourcils à la partie externe et, chez les enfants, blépharo-conjonctivite (par auto-infection), réalisent une triade qui conduit à préciser l’état fonctionnel de la thyroïde. Pour le reste du cerné, la pigmentation par exemple, y a-t-il lieu de faire intervenir une hyperfonction surrénale ou sympathique ? Je ne préciserai pas puisque cette question de pigmentation est encore en discussion. (Dr Léopold Lévi)
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