Plaidoyer pour le dépistage précoce du canal artériel

Publié le 17/12/2015
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Le dépistage de la non fermeture du canal artériel par une échographie avant le 3e jour de vie des prématurés nés avant la 29e SA réduit la mortalité hospitalière et le risque d’une hémorragie pulmonaire. Cette conclusion d’une étude française observationnelle (issue de la cohorte EPIPAGE-2) publiée dans le « JAMA » pourrait amener les néonatalogistes à clarifier leur position sur la prise en charge de l’anomalie chez les extrêmes prématurés. Conservatrice ou pharmacologique, dans des proportions équivalentes, celle-ci est en effet très centre-dépendant, faute de données scientifiques, depuis 40 ans, et deux publications parues dans le « New England Journal of Medicine ». Les conséquences hémodynamiques du shunt cœur gauche-droit sont certes associées à une mortalité plus élevée et un risque augmenté de complications (hémorragie pulmonaire, hypotension, entérocolite ulcéronécrosante, etc.), mais le traitement pharmacologique par inhibiteurs de la cyclo-oxygénase n’a pas fait la preuve de son efficacité… Le canal artériel se fermant spontanément, certaines équipes optent pour le traitement conservateur. « Quoi qu’il en soit, traitement actif ou abstention thérapeutique, les bébés nés avant 29 SA ont tout intérêt (moins de risque de décès et d’hémorragie pulmonaire) à être dépistés précocement, par l’échographie », précise le Pr Jean-Christophe Rozé, chef du service de néonatalogie et réanimation pédiatrique au CHU de Nantes. Enfin, toujours sur les nouveau-nés d’EPIPAGE-2, un essai mené à Nantes évalue l’ibuprofène pour le traitement de la non fermeture du canal artériel.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9459