C'est une contribution supplémentaire au Grand Débat national qui risque de faire réagir les médecins. Le Mouvement des entreprises de France (Medef) a présenté les propositions* du patronat en réponse aux attentes « légitimes » des ménages et des salariés. De nombreux thèmes sont abordés (pouvoir d’achat, accessibilité, logement, mobilité sociale, emploi, attractivité des territoires et transition écologique) et deux ambitions affichées : une sphère publique plus efficiente et un choc fiscal « massif » en faveur des ménages et entreprises.
Au chapitre de la santé, « préoccupation de chaque citoyen », l'organisation patronale veut s'attacher à rétablir « la confiance dans le système de santé qui se dégrade (déserts médicaux, réduction du nombre d’hôpitaux de proximité, difficulté d’accès aux soins) ». L'objectif intangible doit être un accès aux soins « pour tous », indique le Medef, qui n'hésite pas à bousculer la profession avec une poignée de propositions courtes mais radicales.
Le patronat propose d'abord la mise en place d'une permanence « sous forme de télémédecine dans chaque commune », qui serait couplée à un « réseau de médecins généralistes et de spécialistes » vers lesquels peut être orienté le patient. Mais surtout, les médecins seraient « obligés » de participer d'une manière ou d'une autre à cette forme de permanence des soins à l'échelle communale, recommande le Medef.
Pas de refus sans orientation
Quant aux praticiens qui refusent de prendre un nouveau patient dans leur patientèle, ils seraient obligés d'« orienter » ce dernier vers un confrère disponible.
En matière d'offre collective territoriale cette fois, le Medef propose de garantir à chaque ménage qu'une maison de santé soit située « à moins de 30 kilomètres du lieu d’habitation ».
Ce n'est pas la première fois que le patronat s'intéresse à la santé en secouant le cocotier. En 2017, il avait dévoilé son programme santé à destination des candidats à la présidentielle. L'organisation s'était positionnée sur le sujet des indemnités journalières (IJ) liées aux arrêts de travail. Elle proposait une action ciblée sur les médecins « gros prescripteurs » et les salariés concernés par les arrêts « courts et itératifs », avec un contrôle « systématique » dès le 4e arrêt prescrit.
* Issues de 133 débats organisés dans les territoires associant Medef territoriaux, régionaux, fédérations professionnelles et partenaires locaux.
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