À moins d’un nouveau rebondissement, Agnès Buzyn restera avenue de Ségur. La populaire ministre de la Santé avait été pressentie pour prendre la tête de liste de la République en marche aux Européennes. Elle a affirmé dimanche qu’elle ne serait pas candidate. D’aucuns prêtaient à Agnès Buzyn des envies de Strasbourg et l’imaginaient suivre les traces de son ex-belle-mère Simone Veil, présidente du Parlement européen après avoir été comme elle ministre de la Santé, et à qui elle porte une grande admiration.
Membre de la société civile ayant réussi son entrée en politique, l’ancienne présidente de la HAS s’est imposée parmi les représentants les plus efficaces du gouvernement. Qu’elle reste aux affaires est sans doute une bonne nouvelle. Le système de santé n’a pas besoin d’instabilité en ces temps de grandes manœuvres.
En quelques mois, l’hématologue a réussi à renouer le contact entre le corps médical et les pouvoirs publics après un quinquennat plus que chaotique. Certes, tout n’est pas rose. Les généralistes et les médecins de ville dans leur ensemble ont de bonnes raisons de s’inquiéter de la place que leur réservera la « transformation » du système de soins, la réforme engagée semblant taillée autour de l’hôpital.
De nombreuses interrogations, on l’a déjà écrit, demeurent sur les chantiers en cours. Quid de la sélection dans les études médicales avec la suppression du numerus clausus ? La mayonnaise de la nouvelle organisation territoriale autour de communautés professionnelles prendra-t-elle ? Permettra-t-elle d’améliorer la réponse à la population ? La délégation de tâches et la création de nouveaux métiers s’effectueront-elles sans découper la profession de généraliste ? La diversification de la tarification s’effectuera-t-elle sans trop de heurts ?
À ces questions, la ministre devra apporter des réponses dans les prochaines semaines. Il aurait été déstabilisant de la voir abandonner sur le métier son ouvrage à peine entamé. Agnès Buzyn va maintenant pouvoir mener la réforme qui portera son nom.
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