Une polémique fort courtoise s’est engagée entre MM. Sardou, Beaurepaire et Le Double. Exerçant à Tours, le Pr Le Double soutient que Rabelais a peut-être été inhumé dans la nef de l’ancienne église Saint-Paul, à Paris, et non dans le cimetière de cette église au pied d’un grand arbre. M. Le Double disait tenir ce renseignement de son ami Audiger, ancien fondateur et secrétaire de la société tourangelle des amis et admirateurs de Rabelais.
Or un érudit tourangeau, M. H. Grimaud, conservateur de la bibliothèque municipale de Chinon, vient précisément de retrouver, dans les papiers laissés par Audiger , la note rédigée à ce propos et où figure l’indication bibliographique recherchée par M. Le Double. Cette note confirme absolument son hypothèse, à savoir que Rabelais doit avoir été inhumé dans la nef de Saint-Paul. Voici le texte de cette note, extraite des « Mémoires de Garasse », publiées en 1860 par Charles Nisard :
« Il mourut (le poète Théophile) comme une bête, le premier jour de septembre 1626, dans l’hôtel de Montmorency, après avoir traduit en risée les exhortations qu’on lui faisait pour l’amendement de sa vie. Car telles furent les paroles que m’en écrivit M. de Saint-Nicolas, du 26 septembre 1626 : Theophilus ut vixit ita mortuus est sine sensu religionis et pietatis. De façon qu’il y eut bien de la contestation touchant sa sépulture ; et n’eût été l’autorité de M. de Montmorency, jamais M. de Saint-Nicolas, n’eût permis qu’on l’eût enseveli dans un cimetière. Dont m’écrivant, il se consolait avec moi de ce que Rabelais, qui ne valut guère mieux que Théophile, fût enterré dans la nef de Saint-Paul. »
Voilà, ce nous semble, un témoignage suffisamment probant.
(La Chronique médicale, octobre 1902)
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