Une sage-femme du Si-Men, quartier français de Shanghaï, ayant été appelée à donner des soins à une femme enceinte de cinq mois qui venait d'avorter, emporta le foetus et l'alla vendre 3 dollars 80, soit quelque chose comme 19 francs 95, à l'une de ses amies dont le fils était tuberculeux. « Voilà le remède, lui dit-elle, que je vous ai promis pour votre fils. Faites bouillir ce foetus dans l'huile et donnez le lui à manger, cela le guérira. » Le conseil fut ponctuellement suivi ; mais, au moment où on apportait le plat sur la table, vint à passer un agent de police qui, ayant jeté un coup d'oeil par la porte entr'ouverte, fut fort intrigué par l'aspect de ce mets si particulier. Il entra, demanda des explications et emmena la mère, le fils... et le foetus au poste.
L'affaire fut portée devant la cour mixte française de Shanghaï et les juges furent fort embarrassés car le foetus à l'huile est bel et bien dans la pharmacopée chinoise. On put, cependant, condamner les deux commères car la sage-femme pratiquait l'avortement d'une façon courante et son amie était une de ses rabatteuses.
A quand les boîtes de conserve de foetus pour l'exportation ?
(La Chronique médicale, janvier 1914)
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