La cour d'assises de la Sarthe a jugé, hier, une affaire qui a permis aux médecins experts d'examiner un cas qui, paraît-il, ne s'était jamais présenté !
Pendant la nuit du 23 avril, la femme Derennes, à la suite d'une violente discussion, tua son mari d'un coup de hache et mit le feu à la maison. L'incendie fut assez rapidement éteint et l'on trouva le cadavre de Derennes. Quatre jours après le crime, la femme Derennes fut arrêtée.
Au cours de l'instruction, l'accusée simula la folie, la fureur et il fallut commettre des médecins aliénistes pour apprécier son état mental ; en véritable mégère non apprivoisée qu'elle est, la femme Derennes n'a cessé, depuis onze mois qu'elle est en prison, d'injurier les gardiennes et, à l'asile des aliénés où elle resta cinq mois, les soeurs et les médecins ; elle ne répondit jamais que par des grossièretés au magistrat instructeur.
Mais, à l'audience, des révélations curieuses ont été faites par les médecins. Ils déclarent que la femme Derenne présente un cas pathologique qui n'a jamais été signalé jusqu'à présent : elle n'est ni homme ni femme, et n'a aucun sexe.
Ils estiment néanmoins que cette anomalie n'a pas altéré complètement ses facultés mentales ; que même, au contraire, l'accusée a montré beaucoup d'intelligence en simulant la folie. Néanmoins, ils pensent que sa responsabilité doit être atténuée.
Le défenseur demande alors au Docteur Boetau si, d'après la conformation de la femme Derennes, son mari a pu avoir quelquefois des rapports avec elle.
Le médecin répond : des rapports normaux, certainement pas.
La femme Derennes a été condamnée à vingt ans de travaux forcés, le jury lui ayant accordé le bénéfice des circonstances atténuantes.
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