Est-il encore possible de continuer d’élever nos enfants en ville? Question évidente à la lecture des nombreux rapports Unicef, Respire, Greenpeace sur la pollution de l’air en ville et ses effets néfastes sur la santé des enfants. Au même moment,The Lancet Planetary Health publie une étude qui estime à 4 millions le nombre de nouveaux cas d’asthme par an attribuables à l’air pollué. En France, trois enfants sur quatre respirent un air pollué ; 17% des nouveaux cas d'asthme sont attribuables au dioxyde d’azote dont 58 % en ville. Plus inquiétant, la plupart de ces cas imputables à la pollution se situaient dans des zones dont les niveaux d'exposition étaient pourtant en dessous des valeurs limites fixées par l'OMS. Encore plus alarmant, les pneumologues estiment que les enfants présentent un asthme plus sévère que celui observé dans les années 1990 et de plus en plus résistant au traitement par un seul corticoïde.
Et pourtant, la surveillance de la qualité de l’air est obligatoire depuis 1996 en France. Ne soyons pas cynique. Quelques mesurettes positives ont été mises en place : circulation alternée, vignettes Crit'Air, interdiction à partir du 1er Juillet 2019 des véhicules les plus polluants en ville, prime aux vélos électriques. A l’heure des programmes en vue des prochaines élections municipales, chacun ira de ses propositions originales, de ses capteurs, de ses chiffres et de ses « promesses impossibles ». Toute grande politique volontariste sera salutaire ou du moins reconnue comme courageuse telle que, par exemple, l'installation de péages à l'entrée de Paris. Nous, professionnels de santé, chercheurs , scientifiques, restons trés vigilants et pourrions avoir l’idée de porter plainte pour non-assistance aux enfants en danger en l'absence de virage vert ?
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