Né à Paris, de Héry étudia la chirurgie dans l'école de Saint-Louis puis à l'Hôtel-Dieu où, selon ses dires, il tira " de l'expérience de ses maîtres des lumières beaucoup plus utiles que celles qu'il avait puisé dans le jargon théorique des écoles".
La guerre que fit François Ier en Italie sera l'occasion pour le chirurgien parisien de se faire remarquer, participant notamment après la bataille de Pavie, le 24 février 1525, " à la guérison des vérolés " à Rome, à l'hôpital Saint-Jacques, dit aussi hôpital des Incurables. là, la méthode de Carpi, inventeur des frictions mercurielles, le frappa tellement qu'il se décida à importer la méthode à Paris. Malgré les oppositions de la Faculté de médecine de Paris et de Jean Fernel en particulier, le parti que tira de Héry de l'utilisation du mercure fit que beaucoup de médecins de la capitale l'approuvèrent et la reprirent à leur compte.
« Compatissant envers les malades, ami fidèle de ceux avec qui il était lié, sociable avec tout le monde »
Ainsi, la réputation de Thierry de Héry ne cessa de croître comme sa richesse. Sa fortune s'éleva à 150 000 écus, somme assez rare alors dans les coffres d'un particulier, mais il n'en fut pas ébloui et, selon ses contemporains, cette abondance de biens " ne lui communiqua point les vices qui la suivent, c'est-à-dire la hauteur et la dureté". Il demeura donc "compatissant envers les malades, ami fidèle de ceux avec qui il était lié, sociable avec tout le monde".
Sa reconnaissance s'étendit même jusqu'aux morts, Charles VII particulièrement. Étant allé à Saint-Denis, on vit ainsi de Héry se mettre à genoux devant le tombeau du roi, comme il l'aurait fait devant un objet de vénération. Cet acte de piété surprit tous ceux qui l'accompagnaient. Alors qu'un prêtre voulut " désabuser" cet être naïf et crédule, de Héry se jutifia : " Non, je n'invoque pas ce prince, je ne lui demande rien ; mais il a apporté en France une maladie qui m'a comblé de richesses et, pour un si grand bienfait, je lui rends des prières que j'adresse à Dieu pour le salut de son âme ! ".
Thierry de Héry fut aussi le premier à publier en France un ouvrage sur les maladies vénériennes sous le titre de " La méthode curatoire de la maladie vénérienne, vulgairement appelée grosse vairolle, et de la diversité de ses symptômes".
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