L’imagerie est au cœur de la prise en charge médicale, qu’il s’agisse de dépistage, de diagnostic précoce, d’imagerie prédictive, diagnostique, et naturellement de radiologie interventionnelle (RI). Comment alors permettre l’accès aux médecins radiologues pour tous, sur l’ensemble du territoire, afin de permettre une prise en charge adaptée et optimisée ?
Il s’agit tout à la fois d’un défi démographique, mais également d’un défi dans l’organisation de l’imagerie médicale en France. Le Collège des enseignants de radiologie de France (CERF) en connaît toute la mesure.
Une construction progressive du parcours de formation
Le CERF regroupe 206 membres actifs hospitalo-universitaires : 180 professeurs des universités praticiens hospitaliers (PU-PH), 26 maîtres de conférences des universités praticiens hospitaliers (MCU-PH). En s’appuyant sur le réseau de ses coordonnateurs régionaux et interrégionaux du DES de radiologie, il a souhaité mettre en œuvre une politique nationale ambitieuse de formation et d’évaluation.
La formation initiale du médecin radiologue en France comprend aujourd’hui 5 ans d’études de troisième cycle, faisant suite aux 6 années de premier et second cycles d’études médicales. Elle concerne par an actuellement 276 nouveaux internes de radiologie. Cet effectif, s’il est en augmentation constante ces dernières années, reste sans doute inférieur aux besoins de notre population.
Dans ce contexte démographique exigeant, l’objectif prioritaire de la formation initiale du médecin radiologue demeure l’acquisition progressive de connaissances et de compétences dans l’ensemble des surspécialités diagnostiques et dans un grand nombre de domaines de la RI. Ceci ne peut aboutir sans la mise en œuvre volontariste d’épreuves d’évaluation. Il faut saluer ici la vision partagée qu’ont su porter les internes de radiologie et leurs représentants de l’Union nationale des internes en radiologie (UNIR) pour accepter le principe de ces épreuves.
S'adapter à l’évolution démographique et aux besoins
La formation des jeunes radiologues requiert l’excellence dans l’accompagnement de leur parcours. Cette exigence suppose un nombre et une diversité des terrains de stage qui ont dû être adaptés à la croissance des flux, en tenant compte des modifications réglementaires : le temps de travail des internes se décompose désormais en 8 demi-journées « cliniques » postées et 2 demi-journées académiques, réparties tout au long de l’année, et des repos de sécurité qui doivent être pris en compte après les gardes. La charte 2011 d’agrément des terrains de stages CERF-G4-UNIR permet dans chaque faculté au coordonnateur du DES de piloter rationnellement l’habilitation de ces terrains de stage, en promouvant la qualité.
Sur ces lieux de stage, nos jeunes élèves doivent être encadrés. Saluons ici, à côté des MCU-PH et PU-PH titulaires, la contribution des chefs de clinique et assistants, pour qui le post-internat permet de parachever leur formation, tout en participant à la formation des internes et des étudiants en médecine : leur nombre devra être préservé avec la prochaine réforme de l’internat et du post-internat ! Saluons également la participation précieuse des praticiens hospitaliers de CHU et des responsables de stages agréés hors CHU à la qualité de cette formation.
Une coopération renforcée dans la formation initiale des médecins radiologues et nucléaires
Depuis plusieurs années, les bureaux successifs du CERF et du Collège national des enseignants en biophysique et médecine nucléaire ont collaboré pour la mise en place de modules d’enseignement nationaux obligatoires, communs ou croisés, pour les internes des deux spécialités. Cette convergence est en cohérence avec les nouvelles perspectives promises par l’essor de l’imagerie hybride, et notamment de l’imagerie TEP-IRM ; elle est une évolution incontournable de la formation des médecins imageurs (radiologues et médecins nucléaires).
Une formation d’excellence à la RI
La formation à la RI est indissociable du DES de radiologie et imagerie médicale. La croissance démographique des internes de radiologie permet d’envisager une couverture large sur le territoire de l’accès des patients aux actes de RI simples, tels que définis par la Fédération de radiologie interventionnelle (FRI) de la SFR et le CERF, et qui font désormais partie des soins courants. Parallèlement, la croissance annoncée des actes de RI plus complexes et avancés - notamment pour les prises en charge du cancer, des maladies cardiovasculaires, de la traumatologie ou de la douleur, qui sont au cœur des préoccupations des politiques de santé en France - motive un accompagnement spécifique des internes de radiologie s’engageant dans cette voie. La maîtrise des outils diagnostiques, assurée par une formation socle d’au moins 4 ans en radiologie, est un préalable indispensable. Ce schéma de formation complémentaire à la RI est cohérent avec la volonté des juniors en radiologie de contribuer à son développement et permet de faire face aux besoins de la population, accrus dans de multiples domaines, comme depuis l’essor de la thrombectomie mécanique endovasculaire percutanée vis-à-vis de l’accident vasculaire cérébral ischémique.
Intégrer des parcours de recherche dans la formation des médecins radiologues
À côté du cursus professionnel d’acquisition des connaissances techniques et cliniques, la formation à la recherche est indissociable d’une bonne formation médicale. Le CERF soutient fortement la participation des internes aux activités de recherche, le plus tôt possible, soit au travers de journées d’initiation à la recherche, de programmes de financement d’internes ou d’assistants engagés dans des Master M2, doctorat d’université ou post-doctorat (bourses SFR-CERF), ou de récompenses au travers de prix d’articles ou de communications. Les évolutions instrumentales, technologiques et organisationnelles, sont au cœur du métier de médecin radiologue. Une implication personnelle en recherche est à même de les préparer au mieux à s’adapter et anticiper les changements.
(1) président du CERF
(2) secrétaire général
(3) vice-président
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