Zagreb

A l'est, du renouveau...

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Publié le 16/09/2016
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La capitale de la Croatie se découvre à pied ou en tram. Parcs, jardins, galeries, théâtres, quelque cinquante musées, spectacles variés, gastronomie, bars, clubs. Elle a tout d’une grande ! Epatant pour un prochain city break !
Zagreb

Zagreb
Crédit photo : Flickr/N.Vollmer




Il est temps de remiser les clichés et de se rendre à l’évidence : Zagreb, au cœur du triangle Vienne, Budapest et Venise, est tout sauf austère, froide, distante mais une ville à taille humaine, animée, chaleureuse, attachante, à l’atmosphère encore un peu provinciale mais très dynamique. Festive aussi, surtout la nuit, grâce aux nombreux bars, caves de jazz,  restos et clubs.

Dans la Ville Haute, juchée sur des collines, deux vieux quartiers : Kaptol, où fut posée en 1102 la première pierre de la cathédrale alors la plus orientale de l’Occident chrétien, et Gradec, que l’on rejoint par une volée de marches, aux tours médiévales et aux palais baroques où siègent les pouvoirs politiques et religieux. Ce sont de véritables petits joyaux baroques. L’ambiance austro-hongroise y est palpable.  Dans les rues piétonnières, tortueuses et souvent pavées, les bâtiments offrent de belles façades austro-hongroises. Ici, le kava (café) en terrasse est une religion. Pas question d’y déroger. Avant d’aller acheter quelques fleurs dans le grand marché du même nom. Ou de faire un saut au pittoresque marché Dolac, « le ventre de Zagreb » à ciel ouvert, bien connu pour ses parasols rouge vif, ses magnifiques fruits et légumes et quantité de produits gastronomiques locaux.

Non loin, toujours animée, la vaste place Jelacic, au cœur de la capitale, où trône la statue équestre du gouverneur, héros du nationalisme croate, est LE lieu de rendez-vous de la ville.


 Une ville basse virevoltante

Trait d’union entre les parties haute et basse de la capitale croate, le petit funiculaire bleu met exactement 55 secondes pour franchir 66 mètres ! Et l’on bénéficie alors d’une vue dégagée sur l’ensemble de Zagreb.

L’abondante verdure et les nombreux parcs sont le véritable poumon de la ville. Notamment le Fer à cheval, succession d’espaces verts en forme de U qui enserrent le cœur de la ville. Et abrite le théâtre national et le musée des Arts et métiers qui regroupe une étonnante collection de mobiliers et objets décoratifs du moyen-âge à nos jours.

Près de la gare, on peut découvrir nombre d’édifices, théâtres, hôtels particuliers, palais. Et une curieuse colonne météorologique de grande taille qui donne la température et le taux d’humidité de l’air.

Au milieu de ces  jardins publics, des concerts sont donnés tout l’été dans de jolis kiosques à musique avec musiciens en tenue d’apparat. Ensuite, pourquoi ne pas faire un saut Place Britanski Trg où se tient  le dimanche un pittoresque marché aux puces. De sympathiques  trouvailles seront peut-être au programme. Autre curiosité, à deux pas du palais gouvernemental, la belle place Saint-Marc et l’église du même nom dont la toiture très colorée en tuiles vernissées dessine les blasons du pays.

Le musée des … Cœurs brisés
Zagreb compte aujourd’hui de nombreuses galeries, une trentaine de théâtres, autant de musées dont le Mimara, dans la ville basse, installé dans une bâtisse néo-renaissance, qui propose plus de 3500 œuvres d’art, dont des Rembrandt, Velázquez Turner ou Delacroix et nombre d’antiquités grecques.

Si le musée croate d’Art naïf, dans la ville haute, à Gradec, ne manque pas d’allure, le plus original est sans conteste, à quelques pas de là, le musée des Cœurs brisés. Dans un sobre décor, il expose des centaines d’objets du quotidien donnés par des particuliers du monde entier qui entendent ainsi témoigner de manière cocasse ou douloureuse, la fin de leur histoire d’amour. Humour, rage, passion ou tristesse. Ainsi, un rétroviseur brisé pendant une dispute, un string fait de bonbons, un réveil arrêté et un petit papier : « à ce moment-là, j’ai tournée à gauche et toi à droite », ou ce nain de jardin à la tête à moitié fracassée, fruit de la rage d’une femme trompée. Ou encore une paire de porte-jarretelles et ce commentaire perplexe : « je  ne les ai jamais portées. Peut-être que si je l’avais fait, notre relation aurait duré… »



                                                                             

Emmanuel Gabey

Source : lequotidiendumedecin.fr