On a , en séméiologie, à se défier beaucoup des tumeurs de l’abdomen. Mais, parmi les erreurs susceptibles d’être commises, il n’en est peut-être pas de plus fréquentes que celles causées par les fausses tumeurs de l’abdomen. Celles-ci ont une étiologie multiple : la vessie devenue dure et tendue a pu être prise pour un néoplasme du petit bassin ; la vésicule biliaire peut subir dans certains cas une dilatation notable.
L’hydronéphrose peut aussi induire en erreur. Il en va de même de l’estomac ou de l’intestin distendus par leur contenu.
Plus fréquentes sont les tumeurs produites par le déplacement d’autres viscères ; le rein déplacé est généralement reconnu, mais il n’en est pas toujours ainsi ; le rein flottant peut ressembler à une petite tumeur du foie et être ainsi confondu avec un kyste hydatique ou une vésicule distendue.
Une rate volumineuse, dépassant le bord costal, constitue le plus souvent une tumeur facile à diagnostiquer. Il n’est pas jusqu’au foie dont la dislocation, tout au moins partielle, ne puisse avoir lieu malgré ses puissants moyens de fixité. La pression du corset peut, notamment, étrangler cet organe au niveau du rebord costal au point d’en détacher une partie qui forme alors une tumeur mobile.
Il y a aussi les fausses grossesses dont on a nombre d’exemples et qui se terminent sans l’expulsion d’aucun fœtus.
Toutes ces observations permettront d’apprécier les erreurs ou les illusions que peut entraîner la présence de fausses tumeurs de l’abdomen ; elles suffisent à monter combien il importe de connaître leur existence et de savoir les diagnostiquer.
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