Les dernières agressions ont marqué les esprits et sans doute eu un impact sur l'issue du vote. Un médecin sur quatre qui a répondu à notre enquête sur legeneraliste.fr estime que les agressions ultra-violentes dont ont été victimes plusieurs de leurs confrères, cette année, ont été l'événement négatif le plus notable cette année. Cette thématique devance les mauvaises surprises de la ROSP et le faux départ du sport sur ordonnance.
En 2017, le nombre d'incidents déclarés par les médecins avait franchi le seuil symbolique des 1 000, les généralistes demeurant les premières cibles (dans 61 % des cas). Un nouveau cap semble avoir été franchi car aux insultes, se sont ajoutés cette année plusieurs agressions physiques au cabinet, des coups et blessures et même des séquestrations.
La violence est montée crescendo
En mars, un généraliste de Seine-Saint-Denis avait dû subir des cris, des menaces verbales, physiques et même de mort… d'un homme qui exigeait que sa fille soit immédiatement examinée par le praticien. En avril, deux généralistes, à Nîmes et dans le Pas-de-Calais, ont été successivement agressés alors qu'ils étaient en visite.
En octobre dernier, un généraliste de Montélimar se faisait casser le nez car il refusait de renouveler une ordonnance contenant des substituts à un produit stupéfiant. Deux récentes attaques physiques d'une rare violence ont été perpétrées en décembre. À Romainville (Seine-Saint-Denis), un confrère a été passé à tabac et s'est fait voler sa montre par un patient qu'il avait refusé de prendre en consultation. À Marseille (Provence), un médecin a été agressé, séquestré et menacé avec des armes de guerre par des patients toxicomanes, qui l'ont forcé à rédiger des ordonnances pour du Subutex. Face à cette escalade de la violence, l'Ordre veut convaincre le ministère de l'Intérieur de relier des systèmes d'alerte dans les cabinets aux forces de police.
En Haute-Vienne, des généralistes expérimentent déjà un dispositif d'alerte anti-agression. Nul doute que le sujet de la sécurité des médecins sera à nouveau prioritaire en 2019, les pouvoirs publics étant invités à prendre des mesures pour endiguer les violences contre le corps médical.
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