Qui succédera à l'Irlandais William Campbell, au Japonais Satoshi Omura et à la Chinoise Youyou Tu récompensés l'an passé du Nobel de médecine pour leurs travaux portant respectivement sur les traitements de l’ascaris et sur celui du paludisme ? Réponse lundi matin, puisque la saison des Nobel s'ouvre le 3 octobre avec l'annonce en fin de matinée du prix de médecine depuis Stockholm.
Le Nobel de médecine sera remis cette année dans un climat plutôt agité au sein de l'Assemblée qui désigne chaque année le lauréat. Au point que le magazine "sciences et avenir" s'interrogeait encore au début du mois: "Y aura-t-il un Prix Nobel 2016 de médecine ?" Deux des membres de cette éminente institution venait d'être mis à l'écart en raison de leur implication dans un scandale d'erreurs médicales. "La crise de confiance est telle (...) que nous allons leur demander de quitter l'assemblée Nobel", expliquait début septembre le secrétaire de cette assemblée, Thomas Perlmann.
Harriet Wallberg, ancienne doyenne de l'Institut Karolinska (KI), et son successeur Anders Hamsten comptaient parmi les cinquante membres de l'assemblée Nobel qui valide les choix de lauréats proposés par les cinq membres d'un comité idoine. Ils sont impliqués dans le scandale des opérations du chirurgien italien Paolo Macchiarini. Deux de ses patients étaient morts et un autre en était sorti très affaibli.
L'Italien, professeur invité, célèbre pour avoir réalisé en 2011 la première greffe mondiale d'une trachée-artère artificielle recouverte de cellules-souches, avait réalisé trois opérations à Stockholm. Deux des trois patients opérés sont morts et le troisième a dû recevoir des soins pendant plusieurs années. Plusieurs enquêtes ont révélé que ses pratiques ne respectaient pas des règles médicales et éthiques fondamentales. Il est par ailleurs visé par une enquête de la police suédoise pour homicide involontaire. Il encourt jusqu'à six ans de prison. Le médecin, licencié par l'Institut Karolinska en mars dernier, est également soupçonné d'avoir menti sur ses travaux de recherche en certifiant avoir réalisé des essais sur des animaux avant de greffer des humains.
Harriet Wallberg était la doyenne de l'Institut Karolinska au moment du recrutement du Dr Macchiarini, une embauche aujourd'hui perçue comme ayant résulté d'une grave erreur de jugement. Anders Hamsten paie quant à lui une réaction jugée trop tardive, n'ayant pas mesuré l'ampleur du scandale. Le KI assure que ni Harriet Wallberg ni Anders Hamsten n'ont participé aux travaux en vue de l'attribution du prix Nobel de médecine 2016.
Depuis, l'affaire la célèbre institution ne cesse de prendre ses distances avec le "dottore Macchiarini", qualifié par le directeur de son conseil d'administration, Lars Leijonborg - démissionnaire lui aussi ! -de "mythomane charmant". Auparavant, Macchiarini a entraîné dans sa chute le recteur de KI, Anders Hamsten et l'ancien secrétaire général de l'Assemblée Nobel, Urban Lendahl...
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