Le virus influenza, le rhinovirus, le virus respiratoire syncytial (VRS) ou le SARS-CoV-2 sont capables d’induire des exacerbations d’asthme. La question était de savoir si ces pathogènes pouvaient réellement provoquer un asthme. Si, pour le moment, on manque de recul concernant le SARS-CoV-2, le débat semble désormais tranché pour le rhinovirus et le VRS, bel et bien responsables d’un asthme ou d’une respiration sifflante chez l’enfant.
D’après les études disponibles, les nourrissons qui développeront un asthme ultérieur associent toutefois le plus souvent un polymorphisme génétique, des facteurs de risque de dysfonction immunitaire et une atopie préexistante (asthme ou allergie parentale), sans oublier les expositions environnementales.
Les données longitudinales étudiant la persistance de l’asthme à l’âge adulte sont plus rares. Une étude ancienne, confortée par une publication de 2023, confirme toutefois une prévalence de l’asthme ou une altération de la fonction respiratoire plus importantes à l’âge adulte à la suite d’une bronchiolite hospitalisée dans la petite enfance.
Ainsi, « les infections sévères à rhinovirus et à VRS dans la petite enfance, surtout lorsqu’elles ont conduit à une hospitalisation dans une unité de soins intensifs pédiatriques, sont associées aux sifflements et à l’asthme dans l’enfance et à l’âge adulte. Et peut-être à des formes plus sévères d’asthme », résume le Pr Camille Taillé (service de pneumologie, hôpital Bichat, Paris). Les mécanismes en cause restent pour le moment au stade des hypothèses.
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