Symposium congrès

L’ado, laissé-pour-compte de la vaccination

Publié le 24/02/2017
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Crédit photo : GARO/PHANIE

L’adolescence est une période à haut risque pour certaines infections comme les infections invasives à méningocoques et la varicelle. C'est aussi une période de sensibilité particulière, vis-à-vis de pathogènes comme le papillomavirus, à l’origine de conséquences à l’âge adulte. De plus, les adolescents sont des sources de contagiosité pour la fratrie, à l’exemple de la coqueluche.

Ils disposent de leurs propres objectifs de couverture vaccinale avec pour le dTPCa, 95 % des adolescents ayant l’ensemble des rappels à 15 ans ; pour le vaccin contre l’hépatite B, 75 % étant complètement vaccinés ; pour le ROR 95 % ayant reçu les doses 1 et 2 et pour l’HPV, 60 % des adolescentes à jour. Malheureusement, « aucun de ces taux de couverture vaccinale n’est atteint à l’heure actuelle », regrette le
Pr Joël Gaudelus, pédiatre (hôpital Jean-Verdier, Bondy). Selon l’édition 2015 de l’étude Vaccinoscopie, seuls 8 % des adolescents seraient correctement vaccinés à l’âge de 15 ans : 12 % des garçons et 3 % des filles si l’on tient compte de la vaccination HPV. Dans l’édition 2012, à peine un tiers des adolescents avaient reçu le schéma complet contre le HPV, le méningocoque C et l’hépatite B. Le bilan est plus encourageant pour le ROR, la coqueluche ou le DTP pour lesquels les taux de couverture atteignaient respectivement 88,76 et 85 %. Des couvertures « qui peuvent cependant encore être améliorées », estime le Pr Gaudelus.

Rattrapage

« Vacciner l’adolescent, c’est bien entendu lui délivrer les doses recommandées à cet âge (DTP, coqueluche et HPV), mais c’est aussi rattraper les vaccins qui n’auraient pas été faits ou de façon non optimale, poursuit le spécialiste, c’est-à-dire le BCG jusqu’à 15 ans, la varicelle (12-18 ans), les deux doses de ROR chez toute personne née depuis 1980, le méningocoque C jusqu’à 24 ans, l’HPV jusqu’à 19 ans révolus et l’hépatite B jusqu’à 15 ans ».

Pour le Dr Robert Cohen (pédiatre, CHI Créteil), « un argument supplémentaire pour vacciner l’adolescent est qu’immunologiquement leur organisme répond mieux qu’à n’importe quel âge ».

D’après le symposium « La vaccination chez l’adolescent : état des lieux et enjeux » organisé par le laboratoire Pfizer lors des 21es Rencontres de Pédiatrie Pratique (20-21 janvier, Paris)

Hélène Joubert

Source : Le Généraliste: 2786