Le Quotidien – Cette année, les Journées Françaises de Radiologie (JFR) réservent une place importante au Québec. Pour quelle raison ?
Pr Jean-François Meder – Notre coopération avec le Québec est ancienne, et une nouvelle étape se met aujourd’hui en place, avec la reconnaissance mutuelle des diplômes. Tous les secteurs d’activité sont concernés. Mais s’agissant de la médecine, cette reconnaissance revêt une importance particulière. Il faut en effet savoir que des institutions comme le Centre Hospitalier Universitaire de Montréal accueillent de nombreux chercheurs français, et qu’une importante population de médecins français est installée au Québec. Ainsi, les échanges existent, et les nouvelles dispositions réglementaires, lorsqu’elles auront totalement abouti, vont certainement les amplifier.
Pour sa part, la Société Française de Radiologie (SFR) attribue déjà de bourses de recherche à des Français partant au Québec pour y parfaire leur formation. Et sa vocation est aussi d’aider de jeunes québécois à venir en France. Il est donc normal qu’elle mette l’accent sur la coopération franco-québécoise lors des JFR.
Au-delà des échanges de personnes, que peut apporter cette coopération ?
La pratique de la radiologie, et ses objectifs, sont sensiblement les mêmes au Québec et en France. On constate toutefois des nuances, auxquelles il peut être utile de réfléchir. Par exemple, l’utilisation que les Québécois font de l’IRM est beaucoup moins orientée vers les urgences que chez nous.
Indépendamment des questions d’utilisation du matériel, le grand domaine où nous avons à apprendre est celui du développement professionnel continu. Sur ce point, le Canada a développé une pédagogie et des techniques d’évaluation, qui le situe très en avance sur la France. Et nous serions heureux de profiter de cette expérience.
Concrètement, quelles manifestations seront organisées aux JFR autour de la coopération franco-québécoise ?
La principale manifestation est un forum scientifique, organisé le lundi 25 octobre, auquel participeront des représentants des universités québécoises.
L’objectif est de favoriser des interactions entre Français et Québécois aux différentes étapes du parcours professionnel. Sont donc invités des représentants des étudiants québécois, aussi bien que des représentants des « fellows » (chef de clinique), des responsables de centres de recherche, des responsables de formation, ainsi que des « technologues », c’est-à-dire des manipulateurs.
Des institutions canadiennes seront par ailleurs représentées par le Pr Jacques Levesque, vice-président de l’Association canadienne des radiologues (CAR), et le Pr Gilles Hudon, spécialiste de l’imagerie cardiaque, et directeur des politiques de santé et de l’office du développement professionnel.
Côté français, la spécialité radiologique sera représentée de façon très large. Participeront aux réunions le Dr Michel Legman, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, des membres du Collège des enseignants de radiologie de France (CERF), des syndicats professionnels de radiologie, ainsi que des internes et chefs de clinique.
La Société Française de Radiologie a une longue tradition dans le domaine de la coopération internationale …
Tout à fait. L’audience internationale de la SFR peut se résumer en quelques chiffres. Sur quelque 4 millions de connexions enregistrées entre septembre 2009 et septembre 2010 sur notre site, 28 % provenaient de l’étranger, et d’un total de 158 pays. Quant aux JFR, elles accueillent régulièrement environ 20 % de public étranger, provenant de 70 pays.
Chaque année, nous organisons par ailleurs une session commune avec nos collègues allemands, tandis que le village international donne aux radiologues de différents pays l’occasion de confronter leurs expériences.
On doit encore souligner l’intérêt de la SFR pour l’Asie, au-delà des contacts naturellement entretenus au Vietnam et au Cambodge. Lors des prochaines JFR, nous recevrons ainsi deux spécialistes coréens, invités à donner des conférences, après qu’une délégation de la SFR ait été invitée en Corée l’an dernier.
* D’après un entretien avec le Pr Jean-François Meder, Secrétaire général adjoint de la Société Française de Radiologie, Centre hospitalier Sainte-Anne, Paris.
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