« ON A CHERCHÉ à nous opposer aux médecins généralistes », dénonce le Dr Jacques Niney, président de la FNMR (Fédération nationale des médecins radiologues), en faisant référence aux « mesures tarifaires purement comptables brutalement adoptées » par la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) à l’encontre des radiologues au début de l’année 2009. Des mesures lourdes de conséquences, juge Jacques Niney, qui calcule qu’elles ont déjà (et surtout) provoqué la fermeture de « plus d’une vingtaine de structures ». Mais ce n’est pas fini, et le patron de la FNMR pronostique que « d’ici à la fin de l’année, cinquante autres fermeront, et si rien n’est fait, c’est à terme un cabinet de radiologie de proximité sur deux qui disparaîtra ».
Environ 150 000 patients ont d’ores et déjà signé une pétition de soutien aux radiologues, rappelle Jacques Niney. Pour aller plus loin et connaître également l’état d’esprit des généralistes à leur égard, les radiologues de la FNMR ont commandé un sondage. Il en ressort que 96 % des généralistes interrogés estiment que « la présence d’un cabinet de radiologie de proximité » constitue « un élément important pour la prise en charge » de leurs patients. 88 % de ces mêmes généralistes considèrent qu’ « une disparition des cabinets de proximité entraînerait des difficultés dans la prise en charge » de leurs patients, tandis que 96 % d’entre eux se déclarent satisfaits « de l’apport médicotechnique des radiologues des cabinets de proximité » avec lesquels ils sont en relation.
Sur le court terme, la FNMR se veut constructive et souhaite même « renouer le dialogue avec les tutelles ». Mais Jacques Niney prévient : « Si le PLFSS 2010 (projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010) se traduit par un nouveau train d’économies, comme ceux que nous avons connus au cours des dernières années, cela signifiera qu’il y a une volonté politique de réduire l’offre d’imagerie de proximité ».
L’épineux avenant 24.
Reste enfin la question de l’avenant conventionnel relatif aux radiologues (avenant 24). Signé par les syndicats et les caisses durant l’été 2007, ce texte entérinait une baisse progressive des tarifs des forfaits techniques pour les appareils de scanographie et d'IRM, en fonction de l’activité. En contrepartie, il prévoyait des suppléments pour l'archivage numérique en imagerie, sous réserve du respect par les radiologues d'un cahier des charges individuel. Mais les radiologues hospitaliers ont saisi le Conseil d’État pour demander son annulation, contestant, selon la FNMR, « la création de l’option d’archivage et du supplément correspondant, réservé aux seuls cardiologues libéraux ». Le Conseil d’État les a suivis et a annulé l’avenant 24 en juin dernier. Sa formulation de l’annulation, toutefois, est ambiguë, et Jacques Niney s’interroge : « Sont-ce les majorations pour l’archivage qui sont supprimées, ou bien la totalité de l’avenant ? C’est un point à élucider avant la réunion du 9 septembre avec la CNAM ». Une réunion dont l’ordre du jour prévoit précisément de faire le point sur le bilan et les évolutions de l’archivage numérique. « Si les tutelles ne donnent pas rapidement un signal aux radiologues qui ont déjà fait de nombreux efforts de modernisation et d’équipement pour l’archivage numérique, prévient Jacques Niney, la FNMR sera amenée à en tirer toutes les conséquences sur le plan juridique ».
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