Quels sont les réalisateurs appelés à concourir dans la catégorie génie du cinéma ? Orson Welles bien sûr. Même dans un film produit par un grand studio (Columbia) un film comme La Dame de Shanghai réussit à offrir de grands moments de cinéma qui résistent aux outrages du temps. Au départ, c'est un simple film noir tiré d'un roman à succès américain. Mais une fois qu'Orson Welles s'en empare, le film échappe à tous les poncifs du genre pour s'élever jusqu'au chef-d’œuvre. La dernière séquence qui se déroule dans un parc d'attractions avec ces miroirs brisés appartient à l'histoire du cinéma. Mais de nombreuses autres scènes sont proprement vertigineuses. La poisse, la peur éprouvée par les personnages transpirent à l'écran. Même l'humidité, la chaleur ressentie lors d'une promenade en barque dans la jungle est perçue par le spectateur. Est-il utile de préciser que rien ici n'est gratuit. Ce malaise physique, palpable renvoie à un mal-être psychique.
Cette grande œuvre bénéficie ici d'une réédition de qualité. Un livre regroupe les articles de référence publiés depuis la sortie du livre. Voilà un cadeau de Noël intelligent.
La Dame de Shanghai avec Rita Hayworth et Orson Welles. 50,16 euros. Carlotta éditions
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