La Croix-Rouge se défend suite à la révélation de ses démêlés avec l’inspection du travail

Publié le 01/06/2015

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Mise en cause dans un rapport de l’inspection du travail révélé hier dans un article paru dans « le Parisien/Aujourd’hui en France », la Croix-Rouge a réagi dans un communiqué. Concernant les 3 345 dépassements de la durée quotidienne de travail (10 heures) et les 139 privations du repos quotidien minimal (11 heures) pointés dans le rapport, la Croix-Rouge française rappelle qu’elle « est malheureusement confrontée depuis de nombreuses années. Cette situation est liée à l’identité même de la Croix-Rouge et à sa mission : sauver des vies ! Que cela soit en matière d’urgence et de secourisme, de réponses aux catastrophes en France comme à l’international, nos missions demandent une grande mobilisation et disponibilité de nos salariés et bénévoles, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, le jour de la semaine. Malheureusement, l’urgence ne prévient pas. »

L’association conteste en outre les propos du « Parisien » qui l’accusait de « confondre activité salariée et bénévolat », et précise en outre qu’« au niveau du siège, ce sont les directions métiers "d’urgence" qui sont en grande majorité concernées par les dépassements d’horaires ». Une affirmation discutée par le syndicat CFE-CGC, qui avait saisi l’inspection du travail, pour qui « tous les domaines ne relèvent pas de l’urgence » mais du « travail d’entreprise ».

11 millions à payer

La Croix-Rouge est mise en grande difficulté par le rapport de l’inspection du travail, rendu fin mars, qui relève 3 800 infractions au cours de l’année 2014, rien que pour les 480 salariés du siège. L’inspection du travail aurait de plus opéré une « descente » au siège parisien de l’association caritative afin de vérifier la réalité du temps de travail de ses salariés. L’attention des inspecteurs avait été attirée par un courrier de la CFE-CGC daté de février dans lequel le syndicat dénonçait « une organisation du travail illégale, dangereuse et pathogène ».

Les infractions constatées sont punies par le Code du travail à hauteur de 750 euros. C’est donc une amende de plus de 2,8 millions d’euros qui pourraient venir grever les comptes de la Croix-Rouge dont la situation financière est tendue par la « baisse des financements qui intervient dans un contexte où l’activité de la Croix-Rouge française est au contraire en hausse », selon l’association qui précise qu’« un plan d’optimisation est en cours ». Dans ce contexte, la Croix-Rouge française « appelle donc à la plus grande mesure et à une réelle vigilance dans le fait de porter préjudice à une organisation dont l’importance de l’engagement n’est plus à démontrer ».

En incluant la rémunération due aux salariés et leur indemnisation au titre du préjudice subi, la facture pourrait atteindre 11 millions, selon « le Parisien ».

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr