IVG : légère baisse en 2016, une sur cinq réalisée hors hôpital

Par
Publié le 26/06/2017
pilule abortive

pilule abortive
Crédit photo : GARO/PHANIE

En France, 211 900 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en 2016, selon une étude de la DREES. Parmi celles-ci, plus de 13 000 ont été effectuées dans les départements et régions d’autre mer (DROM), y compris Mayotte, marquant ainsi de fortes disparités. De même, le nombre d’avortements varie d’un mois à l’autre et présente un effet saisonnier : on en dénombre par exemple un nombre plus important au début de l’année. Point positif, on constate une légère diminution du recours à l’IVG pour la troisième année consécutive après une hausse observée en 2013.

Un taux de recours en légère baisse notamment chez les moins de 20 ans

Le taux de recours est de 13,9 IVG pour 1 000 femmes âgées entre 15 et 49 ans en France métropolitaine et de 25,2 dans les DROM. Par ailleurs, si ce sont les femmes entre 20 et 24 ans qui restent les plus concernées avec un taux de 26 femmes pour 1 000 en métropole, les chiffres ont chuté chez les moins de 20 ans depuis 2010, atteignant 6,7 recours pour 1 000 parmi les 15-17 ans et 17,8 pour 1000 chez les 18-19 ans. Cette réduction chez les plus jeunes se poursuit après avoir considérablement augmenté entre 1990 et 2010. Malgré tout, 20 000 jeunes filles dans cette tranche d’âge ont subi une IVG en 2016 en métropole et 1 910 dans les DROM.

Chaque année, on compte environ une IVG pour un peu moins de quatre naissances. Les évolutions du nombre de naissances par rapport au nombre d’IVG suivent une même tendance depuis 1990. Ainsi, le ratio entre le nombre d’avortements et le nombre total de naissances vivantes reste stable depuis près de 15 ans.

Par ailleurs, l’indice conjoncturel d’IVG, qui correspond au nombre moyen d’avortements que connaîtrait une femme au cours de sa vie, s’établit à 0,52 par femme. Ce chiffre qui demeure stable depuis 2006, ne signifie pas qu’une femme sur deux sera confrontée à une IVG durant son existence, car certaines femmes seront concernées plusieurs fois au cours de leur vie. Par exemple, 33 % des femmes ayant recouru à une IVG en 2011 l’avaient déjà fait au moins une fois auparavant.

De fortes inégalités territoriales

En métropole, les taux de recours varient du simple ou double en fonction d’une région à l’autre, la standardisation n’atténuant pas ces disparités. On observe 10,3 IVG pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans en Pays de la Loire contre 20,1 pour 1000 en PACA. De manière générale, les taux sont particulièrement hauts en Ile de France et dans le Sud (Occitanie, PACA et Corse), où ils dépassent 15 IVG pour 1 000 femmes. Mais les taux les plus élevés sont constatés dans les DROM avec 25 IVG pour 1 000.

18 % des IVG réalisées hors des établissements hospitaliers

En 2016, 16,4 % des IVG ont été pratiquées dans un cabinet libéral et 1,2 % dans les centres de santé ou les centres de planification ou d’éducation familiale. 56 % des avortements effectués en établissement hospitalier étaient des IVG médicamenteuses contre seulement 10 % en 1992. Ainsi, la hausse du nombre d’IVG de ce type en ville s’accompagne d’une baisse du nombre d’IVG instrumentales en milieu hospitalier. Globalement, aujourd’hui, 64 % des IVG sont réalisés de façon médicamenteuse en métropole (contre 71 % dans les DROM).

Si on regarde au niveau régional, on retrouve des disparités car si moins de 10 % des avortements sont effectués en cabinet libéral en Pays de Loire (3 %), dans le Grand Est (6 %) ou dans les Hauts de France (8 %), cette pratique concerne 24 % des IVG en PACA et plus de 25 % d’entre eux en Ile de France.

Enfin, de plus en plus d’IVG sont prises en charge dans le secteur public. En effet, si ce secteur assurait 65 % des avortements au milieu des années 1990, puis 77 % en 2008, sa part atteint 84 % en 2016.

Ces résultats s’avèrent plutôt positifs avec une diminution du nombre d’IVG notamment chez les plus jeune, et ce, depuis 2013. Ce qui semble montrer que la « crise de la pilule » qui a eu lieu cette même année n’a pas eu un impact inconsidéré. Un constat confirmé par un rapport de l’ANSM sur les contraceptifs oraux combinés (COC), qui montraient un report des pilules de 3e et 4e générations vers les 1re et 2e. De même, des travaux de l’Inserm en 2014 menés par Nathalie Bajos avaient aussi indiqué que la réduction de la consommation des contraceptifs oraux se limitait aux dernières générations.

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr