Carton plein ! Pour la première fois depuis que la médecine générale est devenue une spécialité, tous les postes d’internat offerts aux candidats des dernières ECN ont trouvé preneurs. Ils seront 3 213 à prendre leurs fonctions en novembre prochain (lire p. 13). Ces effectifs ne suffiront bien évidemment pas à remplir les déserts médicaux, c’est vrai, d’autant que le nombre de postes ouverts dans la filière avait été légèrement diminué cette année. Des patients continueront à avoir du mal à trouver un médecin traitant mais 15 ans après le début de l’internat pour tous, le symbole est fort.
La médecine générale est devenue une spécialité comme les autres même si elle est à nulle autre pareille. Longtemps choisie “par défaut”, elle est enfin un choix assumé. Et même une vocation pour les internes les mieux classés. Cette année, la 28e des dernières ECN a ouvert le bal à Paris et 68 étudiants parmi les 1 000 premiers qui pouvaient prétendre à n’importe laquelle des 44 spécialités ont opté pour la filière MG (37 l’an dernier).
Curieux paradoxe : c’est au moment où elle traverse une crise démographique sans précédent, que les contours de son métier sont bousculés par les pouvoirs publics, avec une lourde charge administrative et un risque de burn-out très élevé que la médecine générale séduit davantage les jeunes médecins.
Sans doute faut-il y voir le signe du travail entrepris ces vingt dernières années pour développer la filière universitaire, généraliser les stages de découverte en début de cursus, grâce à une armada de maîtres de stage devenus de véritables ambassadeurs de la discipline.
Car s’ils ont choisi la médecine générale, ces jeunes assurément ne pratiqueront pas ce métier comme leurs aïeux du XXe siècle. Leur exercice sera collectif et pluriprofessionnel, notamment en maison de santé, avec assistants et délégations de tâches. Leur rémunération laissera plus de place aux forfaits et le numérique sera prépondérant dans leur organisation. Un autre monde. Celui de la médecine générale de demain.
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