Les syndicats de médecins libéraux ont accueilli très favorablement les propositions formulées par un groupe d'experts dans le rapport pour « Plus de prévention, d'efficacité, d'équité et de maîtrise des arrêts de travail » remis mercredi au Premier ministre.
L'ensemble des syndicats se réjouit que la mission de Jean-Luc Bérard, DRH du groupe Safran, du Pr Stéphane Oustric, professeur de médecine générale à Toulouse, et Stéphane Seiller, magistrat à la Cour des comptes, ne fasse pas porter aux médecins la responsabilité de l'augmentation des arrêts de travail. « L’accroissement des arrêts maladie est d’origine multifactorielle, en particulier en raison de la pression exercée dans le milieu du travail », souligne le président de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz, qui salue un document « riche et documenté ».
MG France se félicite également que la responsabilité de cette hausse ne soit pas, « comme à l’habitude », attribuée aux prescripteurs. « Les prescriptions d’arrêt de travail de courte durée des médecins généralistes sont justifiées dans leur très grande majorité », souligne le syndicat de généralistes. Non, les médecins ne sont pas « complaisants », ajoute MG France, selon qui ce rapport montre les « limites de la politique de pression et de contrôle des prescripteurs exercée par l’assurance maladie à l’encontre des médecins de famille ».
Temps partiel et télétravail, deux bonnes idées
Dans leur ensemble, les syndicats soutiennent la proposition consistant à renforcer la coordination entre le médecin prescripteur, le médecin-conseil de l’Assurance Maladie et le médecin du travail pour éviter des arrêts maladie de longue durée et prévenir la désinsertion professionnelle. Le temps partiel thérapeutique et le télétravail sous réserve de l’accord du salarié « vont dans le bon sens », estiment également la CSMF et le SML. MG France réclame une « réaction concertée plus précoce » quand un arrêt se prolonge au-delà de quelques semaines, afin que l’entreprise puisse proposer un aménagement de poste ou un temps partiel, voire un reclassement professionnel.
Les médecins affirment qu'ils pourraient bénéficier d'aides à la prescription plus pertinentes qu'aujourd'hui. « Il est nécessaire de donner aux médecins tous les outils utiles, des référentiels médicalisés aux formations dans le cadre du DPC indemnisé, pour améliorer les prescriptions d’arrêts de travail et s’investir sur la reprise d’activité », souligne le SML.
En attente de concret
Le syndicat présidé par le Dr Philippe Vermesch juge que « la dématérialisation des arrêts de travail et leur télétransmission sont évidemment une bonne chose », mais voudrait que cette tâche supplémentaire réclamée aux médecins libéraux soit « simple et justement rémunérée ».
Concernant le jour de carence que le rapport propose d'instaurer aux salariés du privé en contrepartie d'une meilleure prise en charge de 9 millions de salariés non couverts par le complément employeur, MG France juge cette mesure « très inégalitaire ». Le syndicat estime que l'impact ne sera pas le même sur un « travailleur pauvre que sur un salarié bien rémunéré ».
Les médecins attendent maintenant que les propositions du rapport soient suivies d’actes concrets.
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