Si l’épidémie de grippe n’a toujours pas débuté, celle de gastro-entérite poursuit sa progression, avec une activité forte en augmentation en médecine générale, selon le bulletin du réseau Sentinelles du 8 janvier.
Pour la semaine 1 (30 décembre - 5 janvier), le réseau de surveillance rapporte une incidence des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale de 326 cas/100 000 habitants. Les régions les plus touchées sont la Nouvelle-Aquitaine (462), le Grand Est (426) et les Pays de la Loire (415).
Ces chiffres confortent la tendance observée depuis Noël. Depuis fin décembre, la France connaît en effet une forte augmentation des cas de gastro-entérite. Pour la semaine 52 (23-29 décembre), SOS médecins faisait état d’une très forte hausse des recours pour gastro-entérite (+100 %), vomissements (+70 %), diarrhées (+75 %) et troubles digestifs (+27 %). Le bulletin du réseau Sentinelles du 2 janvier, dressait un constat proche avec pour cette période une incidence estimée à 289 cas/100 000 habitants. Soit une hausse de 60 % par rapport à la semaine précédente et un niveau « record » pour la période, par rapport aux dix dernières années.
Un nombre inhabituel de toxi-infections alimentaires
Cette épidémie de gastroentérite est-elle pour autant hors norme ? « C’est un taux un peu supérieur à celui enregistré ces dix dernières années pour la même semaine, répond Marion Debin, épidémiologiste du réseau Sentinelles, mais une valeur finalement assez habituelle au moment du pic d’activité des gastro-entérites, qui survient en moyenne un peu plus tard ». Et à ce stade, il n’y a aucune raison d’incriminer des virus particulièrement virulents ou une contagiosité accrue. « Nous n’avons pas observé d’éléments de gravité qui indiqueraient que les virus seraient plus agressifs, rassure Marion Debin. Et les taux d’hospitalisation estimés (0,3 % en semaine 1) sont similaires aux saisons précédentes ».
Outre la précocité de l’épidémie, l’incidence accrue pourrait aussi s’expliquer par un nombre inhabituel de toxi-infections alimentaires collectives, après la contamination d’huîtres par le virus de la gastroentérite. Plusieurs « cas humains groupés » de maladie après consommation d’huîtres ont été notifiés et des investigations sont en cours à Santé publique France.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature